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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 7.1873

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Nr. 4
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Thiers, André: David et son école: jugés par M. Thiers en 1824
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https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0333

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DAVID ET SON ÉCOLE

JUGÉS PAR M. ÏJII1ÏRS EN J8S4.

l est vraiment regrettable que l’illustre auteur de YHistoire de la
Révolution française et de YHistoire du Consulat et de l'Empire
ait négligé de réunir et de réimprimer les nombreux travaux de cri-
tique littéraire et de critique d’art qu’il a éparpillés, de '1821 à
1826, dans le Constitutionnel, les Tablettes universelles, la Revue
européenne, le Mercure du XIXe siècle, le Globe, et dans quelques autres recueils
périodiques. Nous qui nous rappelons encore le plaisir que nous avons éprouvé en
lisant ces articles si vivants et si ingénieux, au moment où ils parurent, nous qui les
avons recueillis depuis avec un pieux respect et une ardente curiosité, nous n’hésitons
pas à déclarer qu’ils n’ont rien perdu de leur charme et de leur autorité depuis cin-
quante ans, et qu’ils formeraient aujourd’hui une précieuse collection, qui ne serait
pas indigne du nom de M. Thiers.

Ce ne sont pas, comme le pense peut-être, et bien injustement, leur célèbre auteur,
des essais faibles, vagues, informes; ce ne sont pas les tâtonnements d’un esprit actif
et indécis qui cherche sa voie dans la carrière des lettres; ce sont, la plupart, d’excel-
lents morceaux d’histoire, de littérature et de critique, souvent très-étudiés et très-
approfondis, quelquefois très-chaleureux et très-brillants, clairement, fermement
écrits : ce sont enfin les œuvres d’un jeune homme de talent et d’avenir, qui a déjà
beaucoup lu, beaucoup réfléchi, beaucoup appris; car, à cette époque, M. Thiers
n’avait pas moins de vingt-six à vingt-sept ans. Peut-on considérer comme inachevés ou
insuffisants les premiers ouvrages d’un écrivain, heureusement doué et dès lors confiant
dans sa force, qui était avocat au barreau d’Aix depuis trois ou quatre années, qui avait
composé plusieurs mémoires judiciaires d’une rare distinction, qui s’était fait surtout
connaître par un Éloge de Yauvenargues couronné par l’Académie d’Aix, et qui, à
peine arrivé à Paris avec son honorable et digne ami M. Mignet, passait à bon droit
pour être une des plus vaillantes plumes de la presse?

Nous ne parlerons pas ici des premières productions politiques de M. Thiers, ni de
celles qu’il a signées, ni de celles qu’on lui attribue, comme la correspondance ano-
nyme de la Gazette d’Augsbourg, en 1821 et 1822; nous ne nous arrêterons pas
même sur le bulletin politique des Tablettes universelles, bulletin qu’on disait rédigé
par Étienne, et qui avait un tel retentissement à l’apparition de chaque numéro du
journal, que le gouvernement n’imagina rien de mieux, pour le supprimer, que
d’acheter au prix de 180,000 francs la feuille que Cosse avait acquise du pauvre Gou-
riet, moyennant 13 ou 1,500 francs. Disons seulement, en passant, que la réunion de
 
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