DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Courajod, Louis: L' écriture et L'ornementation des chartes et diplomes au Musée des Archives nationales, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0120
L’ÉCRITURE ET L’ORNEMENTATION
DES CHARTES ET DIPLOMES
AU MUSÉE DES ARCHIVES NATIONALES 1
e marquis de Laborde, à qui l’histoire de l’art doit de
nombreux et importants travaux, n’a pas moins bien
mérité des autres branches de l’érudition. On n’oubliera
pas les soins intelligents dont il entoura les sources de
notre histoire pendant les dix années qu’il fut chargé
de les garder aux Archives centrales, ni l’ardeur qu’il mit à les faire con-
naître par d’excellents inventaires. Cet esprit si distingué, qui a laissé une
trace lumineuse sur tous les sujets qu’il traita ou qu’il eut seulement le
temps d’effleurer, ne se contenta pas de révéler aux seuls savants l’exis-
tence des documents enfouis dans les cartons de l’hôtel Soubise et ne se
borna pas à les leur communiquer : il voulut faire plus encore et, par
une exposition publique des principaux monuments conservés, apprendre
aux plus ignorants l’utilité des archives et montrer à tous ce qu’on peut
appeler la matière première de notre histoire nationale. Un musée fut
ouvert le 19 juillet 1867, alors que le regretté directeur ressentait les
premières atteintes du mal qui devait l’emporter. « Le choix des pièces
manuscrites qu’on y a exposées, dit son éminent successeur, M. Alfred
Maury, fut arrêté par une commission d’archivistes après un examen
attentif des diverses catégories de documents déposés dans l’hôtel Sou-
bise 2. Ce choix a été déterminé par une double considération : faire con-
naître au public les documents historiques les plus intéressants et mettre
'I. Musée des Archives nationales, documents originaux de Vhistoire de France
exposés dans Vhôtel Soubise; ouvrage enrichi de 1,200 fac-similé des autographes les
plus importants depuis l’époque mérovingienne jusqu’à la révolution française, publié
par la direction générale des Archives nationales. Paris, Plon, un volume in-folio
de vm-812 pages. „
2. Cet hôtel a été décrit par M. J.-J. Guiffrey dans la Gazette. T. I, 2e période,
p. 393-416 et p. 343-551.
DES CHARTES ET DIPLOMES
AU MUSÉE DES ARCHIVES NATIONALES 1
e marquis de Laborde, à qui l’histoire de l’art doit de
nombreux et importants travaux, n’a pas moins bien
mérité des autres branches de l’érudition. On n’oubliera
pas les soins intelligents dont il entoura les sources de
notre histoire pendant les dix années qu’il fut chargé
de les garder aux Archives centrales, ni l’ardeur qu’il mit à les faire con-
naître par d’excellents inventaires. Cet esprit si distingué, qui a laissé une
trace lumineuse sur tous les sujets qu’il traita ou qu’il eut seulement le
temps d’effleurer, ne se contenta pas de révéler aux seuls savants l’exis-
tence des documents enfouis dans les cartons de l’hôtel Soubise et ne se
borna pas à les leur communiquer : il voulut faire plus encore et, par
une exposition publique des principaux monuments conservés, apprendre
aux plus ignorants l’utilité des archives et montrer à tous ce qu’on peut
appeler la matière première de notre histoire nationale. Un musée fut
ouvert le 19 juillet 1867, alors que le regretté directeur ressentait les
premières atteintes du mal qui devait l’emporter. « Le choix des pièces
manuscrites qu’on y a exposées, dit son éminent successeur, M. Alfred
Maury, fut arrêté par une commission d’archivistes après un examen
attentif des diverses catégories de documents déposés dans l’hôtel Sou-
bise 2. Ce choix a été déterminé par une double considération : faire con-
naître au public les documents historiques les plus intéressants et mettre
'I. Musée des Archives nationales, documents originaux de Vhistoire de France
exposés dans Vhôtel Soubise; ouvrage enrichi de 1,200 fac-similé des autographes les
plus importants depuis l’époque mérovingienne jusqu’à la révolution française, publié
par la direction générale des Archives nationales. Paris, Plon, un volume in-folio
de vm-812 pages. „
2. Cet hôtel a été décrit par M. J.-J. Guiffrey dans la Gazette. T. I, 2e période,
p. 393-416 et p. 343-551.