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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 7.1873

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Nr. 2
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Senneville, P.: Patrons de broderies
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https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0188

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PATRONS DE BRODERIES

'inconvénient des livres sur l’art et les industries qui s'y rattachent
consiste presque toujours dans leur prix trop élevé pour ceux qui ont le
plus besoin de les lire. La librairie de Y Écho de la Sorbonne, dans le but de
compléter la série d’ouvrages qu’elle a publiés sur l’instruction publique,
essaye aujourd’hui de vulgariser les applications de l’art à l’industrie en offrant
aux ouvriers des modèles empruntés au passé qui les familiarisent avec les orne-
ments particuliers à chaque fabrication et à chaque époque. En principe, l’idée est
excellente; néanmoins, dans l’exécution, on pourrait désirer certains perfectionne-
ments qui ne manqueront pas de se produire à mesure que l’expérience en démon-
trera la nécessité.

Le premier volume paru est intitulé Patrons de broderies_, dentelles et guipures
du xvie siècle l. Les gravures, faites au procédé, sont un fac-similé des éditions origi-
nales; mais le résultat obtenu est parfois un peu lourd et ne rend pas toute la délica-
tesse que comporte un travail de ce genre. En outre, si les modèles sont nombreux,
le choix qui en a été fait pourrait être meilleur, car ce sont uniquement les chefs-
d’œuvre qu’il importe de désigner à l’étude, sous peine de faire un ouvrage qui rentre
dans le domaine de l’archéologie bien plutôt que dans celui de l’art. Loin de nous
pourtant l’intention de faire une critique absolue des modèles qui sont présentés; nous
reconnaissons qu’il y en a d’excellents, tout en faisant nos réserves pour quelques-uns.

Ce qui ajoute singulièrement à l’intérêt de ce petit volume, c’est l’excellente intro-
duction historique due à M. Hippolvte Cocheris. L’auteur a certainement raison quand
il dit : « Une cause qui a eu sur les arts industriels la plus déplorable influence est le
mépris profond que les artistes professent pour les entreprises commerciales; on dirait
qu’ils craignent de profaner leur talent en lui donnant un caractère d’utilité publique. »
Nous avons soutenu souvent la même idée, et nous voyons avec plaisir que les théories
de Y Union centrale des Beaux-Arts appliqués à l'industrie commencent à se répandre.
Cependant si l’art et l’industrie doivent être intimement unis, c’est à la condition que
l’industrie se soumettra aux exigences de l’art; car le beau est applicable à toutes les
formes et à tous les produits. Nous n’admettons pas que les artistes aient autant de
répugnance que le prétend M. Cocheris à donner à leur talent un caractère d’utilité
publique ; seulement ils éprouvent parfois une répulsion très-légitime à sacrifier leur

I. Pagès, libraire-éditeur, rue Guénégaud, 5.
 
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