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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 7.1873

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Nr. 1
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Les livres nouveaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0092

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

8A

les montagnes inspiraient un sentiment d’aversion mêlé d’effroi. Les cartes les lais-
saient en blanc comme des déserts, les livres ne les nommaient qu’accompagnées
d’effrayantes épithètes, la ville de Genève, si splendidement illuminée chaque soir par
les sommets du mont Blanc étincelants au coucher du soleil, n’v trouvait qu’un désolant
voisinage ; les paysans des environs n’appelaient cette chaîne que les « monts maudits » ;
les neiges et les glaces étaient regardées comme la punition des crimes d’anciens habi-
tants dont on racontait le soir les terribles légendes; les rares voyageurs contraints de
traverser les gorges désertes n’y voyaient que des abîmes sans fond et des antres horri-
bles que leur imagination troublée peuplait de monstres affreux et de brigands féroces.

BRIC DU VIS O.

Alpes du Dauphiné.

De Saussure, que M. A. Dupaigne nomme le « Christophe Colomb des montagnes »
les étudia, les aima et les fit aimer. C’est en 1760, à vingt ans, qu’il accomplit sa pre-
mière ascension au mont Brévent, d’où il contempla pour la première fois le mont Blanc
face à face.

Aujourd’hui on ne redoute plus les montagnes; comme de Saussure on les aime, on
les visite, on les admire. Mais pour les explorer avec fruit il faut avoir préparé son,
voyage, avoir acquis une foule de notions spéciales ; spéciales sur la contrée que l’on
visite, sa topographie détaillée, les beautés qu’elle renferme, les hommes qui l’ha-
bitent, les ressources de tout genre qu’elle offre aux touristes: générales sur les pays
de montagnes, la forme, la dimension et l’origine de ces grandes saillies du sol, sur
leurs rochers, leurs eaux et leurs glaces, leur climat, leur produit et leur population.
Ce sont ces notions indispensables que M. Albert Dupaigne met à la portée des
voyageurs novices, qu’il offre à tous ceux qui, nés et élevés dans les pays de plaines,
veulent parcourir profitablement les montagnes. Après avoir lu ce livre, on peut se
mettre en route avec confiance.

Le livre de M. A. Dupaigne nous conduit, sans qu’il soit nécessaire de préparer la
transition, à un autre livre non moins digne d’ètre noté, qui ne fait point perdre la
 
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