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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 7.1873

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Nr. 1
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Les livres nouveaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0094

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86

GAZETTE DES BEAUX-AlîTS.

France de vue et qui nous transporte sur des sommets où ne s’aventurent guère les
voyageurs ordinaires : nous voulons parler des Escalades dans les Alpes 1, récits des
excursions d’un des membres les plus hardis du Club alpin, M. Édouard Whvmper,
et dont la traduction est due à M. Adolphe Joanne, qui lui aussi, par ses précieux
Guides, n’a pas peu contribué à faire aimer les voyages.

C’est en juillet 1 860 que M. Whvmper quittait l’Angleterre pour entreprendre son
premier voyage dans les Alpes, auquel il préludait par deux ascensions à Paris, « la
première, au septième étage d’une maison du quartier latin, nous raconte l’auteur,
chez un artiste de mes amis qui me recommanda de monter sur les tours de Notre-
Dame. Une demi-heure après, j’étais appuyé contre le parapet de la façade occiden-
tale, à côté du démon qui depuis des siècles abaisse un regard fixe et louche sur la
grande cité2. »

M. É. Whvmper gagnait ensuite la Suisse, et les Alpes lui inspiraient la passion
des grandes ascensions. La plus glorieuse et la plus pénible pour l’intrépide membre
du Club alpin fut celle du Cervin, dont le pic a 4,482 mètres d’altitude et dont, après
plusieurs tentatives inutiles qui l’irritaient au lieu de le décourager, il touchait le
premier la cime le 14 juillet 1865. Et que de périls, que d’émotions poignantes et tra-
giques à la descente, pendant laquelle il vit disparaître plusieurs de ses compagnons !
Mais des pages aussi émouvantes échappent à l’analyse : il faut les lire. Elles sont
pétillantes de fantaisie et d’humour, les ascensions les plus périlleuses y sont racon-
tées avec une rare simplicité, la beauté des paysages alpestres y est dépeinte avec un
enthousiasme sans emphase. Rien ne manque à ce beau livre : impression irrépro-
chable, profusion de vignettes, de cartes et de gravures qui par leur exécution et leur
exactitude ajoutent à l’attrait des récits.

Si la géographie est une science indispensable et avec laquelle il importe que
chacun se réconcilie, il n’est pas moins nécessaire de connaître l’histoire de son pays.
Parmi les histoires de France publiées depuis quelques années, il n’en est pas dont la
lecture soit plus substantielle, plus captivante et plus claire que celle duc à M. Guizot3.
Le deuxième volume qui vient d’ètre mis en vente s’étend de Philippe de Valois à
Louis XII, et embrasse la période la plus dramatique et la plus critique de l’histoire
de notre pays, période pendant laquelle la France combat non pour le maintien de
sa suprématie ou pour l’extension de ses frontières, mais pour assurer son exis-
tence et pour se défendre contre les prétentions des ducs de Bourgogne et l’ambition
des souverains anglais. Les batailles de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt, Jeanne
Darc, Duguesclin, Charles Y, la guerre de cent ans, les guerres d’Italie, tels sont
les terribles événements et les grandes figures qui passent tour à tour sous les yeux
du lecteur.

La narration de M. Guizot est empreinte d’une simplicité calme qui convient à la
gravité des faits. Ce nouveau volume continue dignement le premier dont il affirme le
succès. Le texte est accompagné de nombreuses gravures exécutées d’après les œuvres
d’art anciennes et modernes les plus authentiques; tout s’y presse et s’y succède :
monuments, portraits, scènes historiques, cérémonies, costumes, vues de villes et de
châteaux, etc.

1. Hachette et Cie. 1 vol. in-8°, avec 120 gravures d’après les croquis de l’auteur et 5 cartes.

2. Voir la gravure placée en tête de l’article.

3. Histoire de France racontée à mes petits-enfants, t. I et II, in-8°. Hachette et Cie.
 
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