Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 7.1873

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Delaborde, Henri: La gravure florentine au XVe siècle, 2, Les estampes des peintres-graveurs
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0098

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
90

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nés1. » Il faut donc d’abord, si l’on se fie au renseignement, exclure
de l’œuvre du graveur les pièces dont la composition et le style ne rap-
pellent pas la manière du peintre, manière si facile à discerner d’ailleurs,
si ouvertement personnelle. Or, à l’exception des vignettes qui ornent
deux livres dont nous parlerons un peu plus loin, — le Monte sancto di
Dio imprimé en 1/|77 et le Dante de 1/iB'i, — à l’exception encore de
certaines estampes détachées, nous ne voyons guère parmi les ouvrages
attribués au burin de Baldini ceux auxquels s’approprieraient les paroles
deVasari et le signalement qu’elles impliquent. Nous en trouvons au
contraire plusieurs en désaccord si évident avec cette information his-
torique qu’il semble légitime de les récuser, au moins à titre de témoi-
gnages suspects. En outre, si Baldini n’a gravé que sous l’influence
et d’après les dessins de Botticelli, il n’a dû commencer à travailler que
vers 1A70, puisque à cette date le peintre dont il a reproduit les compo-
sitions entrait à peine dans sa vingt-quatrième année2. La gravure des
douze sujets placés au milieu du Calendrier de 1/i65 ne serait donc pas
de sa main, comme on l’a souvent prétendu; elle serait l’œuvre d’un
talent anonyme, assez peu considérable, il est vrai, mais suffisant pour
démontrer en dehors des nielles la vie de l’art nouveau et l’extension
que celui-ci avait déjà prise.

D’autres faits au surplus, d’autres travaux presque contemporains
des premiers ouvrages de Finiguerra prouveraient au besoin cette acti-
vité de la vieille école florentine, et pourraient être cités, dans l’ordre
chronologique, même avant les gravures de Baldini. Le Calvaire, par
exemple, qui appartenait à M. Woodburn et dont Ott.ley a publié un fac-
similé 3, ne semble-t-il pas gravé, sinon d’après un dessin de Finiguerra,
au moins d’après une composition conforme au goût d’un orfèvre de la
même époque et aux procédés de l’orfèvrerie? La complaisance singu-
lière avec laquelle les moindres détails d’ornement sont étudiés et ren-
dus, l’aspect général de la scène dont les lignes se succèdent ou s’asso-
cient suivant des combinaisons plutôt architectoniques que pittoresques,
la superposition des plans, étagés sans souci de la perspective dans la
hauteur entière^du champ, tout jusqu’à ces arbres en boule renouvelés
des bas-reliefs de Ghiberti, —tout trahit des habitudes analogues à celles
des niellatori; et des souvenirs bien voisins encore de la première moitié

1. Vit a di Mar c’Antonio.

2. Une pièce authentique transcrite par Gave (Carteggio, t. I, p. 344) établit que
Botticelli naquit en '1447, et non en 1437, comme le dit Vasari.

3. Fac-similés of scarce and curions peints by the early masters. — Londres.
1828.
 
Annotationen