Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 7.1873)

LES PORTRAITS DANS L’ÉCOLE ANGLAISE. U5

Lawrence, comme dans la plupart des peintres de l’école anglaise. Un
portrait italien du xve siècle, pour rendre l’énergie des passions ou
l’agitation des pensées, n’a pas besoin de se détacher sur le fond d’un
ciel d’orage déchiré par la foudre. Ce que l’artiste anglais veut démon-
trer par la disposition ingénieuse des accessoires, l’Italien le dit par la
simple expression de la forme et va droit au but, sans s’arrêter aux inci-
dents : cette simplification constitue le style, l’école anglaise ne l’a
pas, mais elle brille par de rares qualités de ton, par une exécution
chatoyante et par un charme irrésistible dans l’aspect. Si l’on ne peut
ressentir pour elle l’admiration enthousiaste que provoquent les chefs-
d’œuvre de la Renaissance ou de l’Antiquité, il faut reconnaître néan-
moins que sa peinture a une saveur exquise, qu’elle retient par la
magique fraîcheur du coloris et qu’elle laisse le spectateur sous le coup
d’impressions douces et riantes. -

RENÉ MÉNARD.

VII.

PERIODE.

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