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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 1
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Ephrussi, Charles: La "Divine comédie" illustrée par Sandro Botticelli, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0058

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

52

Vierge assise, les mains jointes; tout autour, des cercles de saints et
de saintes, de papes, de cardinaux, d’évêques, de moines. Ces trois
miniatures, exécutées avec un très grand soin, semblent de quelque
élève de Memling.

À la Bibliothèque nationale encore, dans le département des
imprimés, deux exemplaires de l’édition florentine de 1481 ; en tète du
premier, au recto d’une feuille de vélin pourpré, dans un fort bel
encadrement Renaissance, une inscription constatant que le volume a
été légué à la Bibliothèque pontificale par Lnd. Podocatharus Cyprins,
Cavdinalis Beneventanus; au verso, des rochers escarpés, avenue de
l’Enfer; en avant, saint Jérôme assis avec le lion, écrivant, et un
autre saint vu de dos, lisant; au premier plan une eau où se baignent
des oiseaux: très fine miniature avec rehauts d’or, d’un beau style
florentin et d’une parfaite exécution. Le second exemplaire de l’édition
de 1481 contient outre les gravures pour Y Enfer, attribuées à Baccio
Baldini, qui sont ici au nombre de dix-neuf, un frontispice et
quatorze dessins à la plume pour le Paradis. Ces dessins, placés dans
les blancs réservés, sont d’une plume florentine très déliée où l’on
reconnaît quelque influence de Botticelli. Chacune des compositions
ne comprend pas plus de trois, quatre ou cinq figures; beaucoup de
charme et de simplicité.

A la Bibliothèque Sainte-Geneviève, une traduction latine manus-
crite, in-octavo sur papier, la lettre initiale de l'Enfer présentant
Dante en buste (fort peu ressemblant), qui presse son livre contre sa
poitrine. Travail médiocre du xvie siècle.

A la bibliothèque de l’Arsenal, un manuscrit sur vélin du
xive siècle (fonds italien, 8530), avec un grand nombre de dessins à
la plume, en marge, rehaussés de quelques tons de gouache où le
rouge du manteau de Dante joue le rôle dominant : illustration
naïvement maladroite, sans aucun style.

Certes hors de France on trouverait, sans trop chercher, plus d’une
Divine comédie illustrée, surtout dans ce riche fonds italien de la
collection Ashburnham qui est rentré aujourd’hui dans sa patrie
première. Il y aurait là matière à de curieuses études, mais on peut
affirmer qu’on ne rencontrerait nulle part rien de comparable à ce
manuscrit qui réunit deux noms florentins diversement glorieux,
rien de comparable à Dante illustré par Botticelli.

CHARLES EP1IRUSSI .
 
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