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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: Revue musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0092

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REVUE MUSICALE

rnest Reyer ne jouit pas de toute la notoriété
qu’il devrait avoir; on s’accorde à lui trouver
beaucoup de talent et, ce qui est plus rare,
un véritable tempérament d’artiste; mais l’au-
teur de Sigurdi, un peu sec et facilement irri-
table, se tient volontairement à l’écart des
sociétés d’admiration mutuelle où peintres,
musiciens et journalistes se distribuent entre
eux des lettres de maîtrise. Un artiste qui ne
fait point partie de ces sociétés n’est pas fata-
lement condamné à ignorer le succès ; quant à rendre son nom populaire, il
n’y peut songer, à moins qu’il ne parvienne à l’inscrire sur une œuvre
géniale; l’aventure se présente si rarement de nos jours, que je me borne
à la consigner ici pour mémoire.

Le succès, M. Reyer l’a connu dans une mesure plus large que la plupart
des musiciens célèbres du moment; n’est-il pas l’auteur de la Slalue, opéra
en trois actes, qui fut si vaillamment chanté par le ténor Monjauze au
Théâtre-Lyrique, en 1861 ? A ce propos, on s’est toujours demandé pourquoi
les représen tations de cet ouvrage, à l’Opéra-Comique, il y a quelques années,
avaient été si brusquement interrompues : la partition n’avait nullement
vieilli, et M. Talazac s’y montra plus apte encore que son devancier à faire
valoir toutes les beautés du rôle principal. S’il s’était agi de tel ou tel musi-
cien affilié à la société, nous eussions assisté à un beau tapage de plume. Et
Maître Wolfram, ce charmant ouvrage dont la musique s’accordait si bien
avec les paroles de Méry et de Théophile Gautier, comment se fait-il qu’on
ne songe pas à le reprendre à l’Opéra-Comique où il fut donné, pour la
première fois, en 1854? Ce fut le premier succès de M. Reyer, qui avait déjà
fait représenter, au Théâtre-Italien, une ode symphonique, Selam. L’Opéra
lui doit enfin un ballet, Sacountala, en collaboration avec Gautier, et un
drame lyrique en deux actes, Érostrate, qui avait déjà été représenté à Bade.

1. La 2e édition de la partition, piano et chant, vient de paraître chez M. G. Hart-
mann, éditeur, 20, rue Daunou.
 
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