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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 1
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Phillips, Claude: Expositions de la Royal Academy et de la Grosvenor Gallery: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0097

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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

EXPOSITIONS DE LA ROYAL AGADEMY

ET DE LA

GROSVENOR GALLERY

a Grosvenor Gallery a ce printemps, comme d'habitude, ouvert ses
portes quelques jours avant l’Académie, mais pour ne nous en montrer
qu’une pâle copie; car malheureusement les peintres marquants qui
représentent les extrêmes de l’art en Angleterre, et auxquels la
Grosvenor Gallery doit en grande partie la raison d’être de son existence, y
brillent cette année par leur absence. M. Burne-Jones s’arrête après son succès
de l’année dernière — le Roi Cophetua qui est son œuvre maîtresse au point de
vue de l’exécution — et se prépare, dit-on, à montrer l’année prochaine toute
une série de toiles importantes ; l’excentrique M. Whistler s’en est allé dans une
petite galerie assez négligée, celle des British Artists, qu’il remettra très probable-
ment à la mode ; là il règne non seulement sans rival, mais sans compéti teur sérieux.

Par suite de la trop grande amabilité du directeur de la Grosvenor il s’estglissé
comme d’habitude dans l’exposition un certain nombre d’œuvres si inférieures
qu’elles n’appellent même pas la discussion. Le but des expositions de la Grosvenor
était naguère de soumettre au jugement du public des œuvres sortant plus ou
moins des voies frayées; aujourd’hui elles ne sont plus qu’une des nombreuses
exhibitions plus ou moins incolores qui foisonnent dans Bond-street.

Le seul de nos peintres vivants dont le talent soit vraiment hors de pair,
M. Watts, n’a plus — hélas! — la main assez sûre pour donner à ses belles conceptions
une forme qui en soit entièrement digne. Des défaillances regrettables déparent
son tableau le plus important, une allégorie intitulée : Y Amour et la vie, destiné
à faire pendant à son tableau célèbre : Y Amour et la mort. L’Amour, représenté
sous la forme d’un éphèbe nu et ailé, guide tendrement les pas d'une jeune fille
également nue, qui s’avance timide et hésitante mais pleine d’espérance, en
regardant droit devant elle ; le chemin, au milieu de rochers ardus, couronne le
sommet d’une haute montagne qui perce les nuages et parait mener à l’infini. Le
sentier rocheux, les tons des nuages aux mille nuances délicates, — toute cette partie
du tableau est d’une beauté exquise et tout à fait en rapport avec les sentiments
que fait naître le sujet du tableau. Malheureusement, les personnages, dont la
 
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