ETUDES
SUR
LE MEUBLE EN FRANGE
AU XVIe SIÈCLE.
(deuxième a ht icl e '.)
IL
'histoire du meuble eu France comprend deux
grandes périodes.
Au moyen âge, la vie est aventureuse et guer-
rière, la société nomade, le meuble essentielle-
ment mobile. Quand le maître du logis abandonne
sa résidence, il emporte avec lui la maison tout
entière, meubles, tentures, ustensiles. Chaque
objet, placé dans son enveloppe spéciale, voyage sur des
chariots ou des sommiers. Ces usages déterminent la forme
et la construction du meuble : tout devra se replier, se dé-
monter, tenir peu de place. De là le petit nombre de gros
meubles et l’abondance des coffres, des coussins pour garnir
les sièges, etc.
A partir du xvne siècle, au contraire, la société s’est définitivement
consolidée, le meuble devient fixe. Par suite, les grands coffres seront
plus rares, la menuiserie plus délicate, les garnitures adhérentes. Le
règne de l’ébéniste et du tapissier commence.
Le xvie siècle est le trait d’union entre ces deux périodes; il
marque la fin de l’une et les débuts de l’autre, et participe de toutes
les deux. Il convient donc de l’étudier sous ce double aspect.
La tâche n’est pas toujours facile. On rencontre en chemin des
variétés intermédiaires, des espèces hybrides qui forment la transi-
tion d’un style à l’autre, et ne présentent pas les caractères distinctifs
de leur famille. D’autre part, les ateliers contemporains ne marchent
pas toujours du même pas : les uns sont en retard sur les autres.
t. Voy. la Gazette des beaux-arts, 2° période, t. XXXII, p. 139.
SUR
LE MEUBLE EN FRANGE
AU XVIe SIÈCLE.
(deuxième a ht icl e '.)
IL
'histoire du meuble eu France comprend deux
grandes périodes.
Au moyen âge, la vie est aventureuse et guer-
rière, la société nomade, le meuble essentielle-
ment mobile. Quand le maître du logis abandonne
sa résidence, il emporte avec lui la maison tout
entière, meubles, tentures, ustensiles. Chaque
objet, placé dans son enveloppe spéciale, voyage sur des
chariots ou des sommiers. Ces usages déterminent la forme
et la construction du meuble : tout devra se replier, se dé-
monter, tenir peu de place. De là le petit nombre de gros
meubles et l’abondance des coffres, des coussins pour garnir
les sièges, etc.
A partir du xvne siècle, au contraire, la société s’est définitivement
consolidée, le meuble devient fixe. Par suite, les grands coffres seront
plus rares, la menuiserie plus délicate, les garnitures adhérentes. Le
règne de l’ébéniste et du tapissier commence.
Le xvie siècle est le trait d’union entre ces deux périodes; il
marque la fin de l’une et les débuts de l’autre, et participe de toutes
les deux. Il convient donc de l’étudier sous ce double aspect.
La tâche n’est pas toujours facile. On rencontre en chemin des
variétés intermédiaires, des espèces hybrides qui forment la transi-
tion d’un style à l’autre, et ne présentent pas les caractères distinctifs
de leur famille. D’autre part, les ateliers contemporains ne marchent
pas toujours du même pas : les uns sont en retard sur les autres.
t. Voy. la Gazette des beaux-arts, 2° période, t. XXXII, p. 139.