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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Magne, Lucien: Le vitrail, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0060

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Fauconnier est en effet inscrit en toutes lettres, avec la même date,
à la base d’une verrière de l’église Saint-Bonnet de Bourges.

Les chefs-d’œuvre du vitrail sont particulièrement précieux au
xvie siècle, à cause des documents historiques qu’ils ont conservés.
L’énumération seule des verrières de Montmorency indique qu’une
seule église renferme encore les portraits des personnages les plus
illustres des cours de Louis XII et de François Ier. Les étoffes, les
meubles, les armures et l’orfèvrerie pourraient être entièrement
décrits à l’aide des vitraux. Le mobilier et le costume n’ont pas de
reproductions plus nombreuses et plus fidèles.

Les ornements en grisaille n’ont point formé de fenêtres com-
plètes à cette époque. On trouve souvent, comme à Châlons et à
Troyes, des vitreries blanches encadrées de bordures colorées ou
de grisailles rehaussées de jaune d’argent. Des écussons armoriés
brochent souvent sur des losanges mis en plomb. Mais de grandes
verrières à sujet furent exécutées tout entières en grisaille et en
jaune d’argent.

Les types les plus parfaits de ce genre de décoration sont les

*

vitraux de la légende de Psyché, provenant du château d’Ecouen, un
vitrail de l’église de Gisors, l’histoire de Daniel et la vie du Christ à
l’église Saint-Pantaléon de Troyes, l’histoire de Tobie et la légende
de l’hostie à l’église Saint-Nicolas de la même ville, une verrière de
l’église Saint-Alpin de Châlons qui porte la date de 1535.

A la cathédrale d’Autun, on remarque dans la chapelle dite des

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Evêques un vitrail donné à l’église par le chanoine Celse Morin,
avant 1518. C’est un magnifique arbre de Jessé dont les figures s’en-
lèvent en couleur sur un fond damassé blanc. Nous avons retrouvé
dernièrement, dans des débris d’anciennes verrières de cette cathé-
drale, des fragments d’une décoration architecturale en grisaille dont
l’exécution est d’une merveilleuse habileté.

Toutes ces verrières sont antérieures à la seconde moitié du
xvie siècle. A ce moment l’art italien en décadence eut une influence
néfaste sur l’art français. Les peintres verriers, séduits par la fausse
grandeur des œuvres italiennes, abandonnèrent les traditions qui
depuis cinq siècles avaient fait du vitrail l’art décoratif par excel-
lence. Désormais, les verrières, exécutées d’après des cartons de
tableaux, sont absolument indépendantes des divisions de la pierre et
la composition traverse les meneaux. La perspective réduit la
décoration à l’imitation plus ou moins fidèle de scènes encadrées par
des monuments ou des paysages; mais elle est même impuissante à
 
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