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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
mieux saisir le contraste de ses aptitudes, une étude très serrée du
grand christ en bois sculpté du xne siècle, venu d’Auvergne au Musée
de Cluny où il est placé sur une croix peinte par lui, d’après cette
étude datant du Salon de 1852.
Les médailles qu’il obtint, de 3e classe en 1847 et de 2e classe
en 1848, montrent qu’il était déjà hors de pair.
En cette année 1848, il concourut pour la figure de la République,
et M. Meissonier racontera sans doute dans ses Mémoires la fin
drolatique de cet épisode de leur vie à tous deux.
En 1851, il exposait dans la section d’architecture et obtenait une
3e médaille pour un de ces relevés à l’aquarelle qu’il exécutait d’une
façon si heureuse, pour la Commission des monuments historiques,
soit d’après le vitrail du xne siècle de l’église de Neuviller : le Saint
Timothée, soit d’après les fragments d’architecture peinte et décorée
de verroteries de la Sainte-Chapelle.
La restauration des vitraux et de la peinture ainsi que la création
du dallage de cette châsse de pierre furent les grandes entreprises de
sa jeunesse et lui valurent, en 1860, la croix de la Légion d’honneur.
La Gazette des beaux-arts (lr° série, t. XIV) a publié un fragment
de ce dallage qui peut rivaliser avec la partie ancienne de celui du
dôme de Sienne. Nous ne parlons pas de la partie plus moderne
imaginée par Buffalmaco, que l’on regarde seule et qui est dénuée de
tout caractère décoratif.
Des mastics différemment colorés, coulés à chaud dans les sillons
ciselés dans des dalles de pierre blanche y dessinent des animaux,
des fleurs, des ornements d’une grande variété et d’une superbe
allure.
Dès cette époque il ne s’occupait plus guère de peinture de
chevalet : il y revint cependant, pour la dernière fois peut-être, en
1863, où, en même temps qu’un vitrail du Mariage de la Vierge pour
Dunkerque, il exposa Un bouquet de giroflées.
Voici ce qu’en dit, dans la Gazette des beaux-arts (lre série, t. XIV,
p. 45), notre ami Paul Mantz, un critique qui n’est pas tendre pour
ceux qui en peinture ne lui semblent point avoir le don.
« Nous sommes plus touché d’un petit tableau qui est dû à
« M. Steinheil, et qui représente des giroflées dans une potiche de
« faïence à décor bleu sur fond blanc... Le tableau de M. Steinheil
« est grand comme la main, mais il est peint largement, finement,
« à la manière des meilleurs hollandais du xvn° siècle. Depuis le
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
mieux saisir le contraste de ses aptitudes, une étude très serrée du
grand christ en bois sculpté du xne siècle, venu d’Auvergne au Musée
de Cluny où il est placé sur une croix peinte par lui, d’après cette
étude datant du Salon de 1852.
Les médailles qu’il obtint, de 3e classe en 1847 et de 2e classe
en 1848, montrent qu’il était déjà hors de pair.
En cette année 1848, il concourut pour la figure de la République,
et M. Meissonier racontera sans doute dans ses Mémoires la fin
drolatique de cet épisode de leur vie à tous deux.
En 1851, il exposait dans la section d’architecture et obtenait une
3e médaille pour un de ces relevés à l’aquarelle qu’il exécutait d’une
façon si heureuse, pour la Commission des monuments historiques,
soit d’après le vitrail du xne siècle de l’église de Neuviller : le Saint
Timothée, soit d’après les fragments d’architecture peinte et décorée
de verroteries de la Sainte-Chapelle.
La restauration des vitraux et de la peinture ainsi que la création
du dallage de cette châsse de pierre furent les grandes entreprises de
sa jeunesse et lui valurent, en 1860, la croix de la Légion d’honneur.
La Gazette des beaux-arts (lr° série, t. XIV) a publié un fragment
de ce dallage qui peut rivaliser avec la partie ancienne de celui du
dôme de Sienne. Nous ne parlons pas de la partie plus moderne
imaginée par Buffalmaco, que l’on regarde seule et qui est dénuée de
tout caractère décoratif.
Des mastics différemment colorés, coulés à chaud dans les sillons
ciselés dans des dalles de pierre blanche y dessinent des animaux,
des fleurs, des ornements d’une grande variété et d’une superbe
allure.
Dès cette époque il ne s’occupait plus guère de peinture de
chevalet : il y revint cependant, pour la dernière fois peut-être, en
1863, où, en même temps qu’un vitrail du Mariage de la Vierge pour
Dunkerque, il exposa Un bouquet de giroflées.
Voici ce qu’en dit, dans la Gazette des beaux-arts (lre série, t. XIV,
p. 45), notre ami Paul Mantz, un critique qui n’est pas tendre pour
ceux qui en peinture ne lui semblent point avoir le don.
« Nous sommes plus touché d’un petit tableau qui est dû à
« M. Steinheil, et qui représente des giroflées dans une potiche de
« faïence à décor bleu sur fond blanc... Le tableau de M. Steinheil
« est grand comme la main, mais il est peint largement, finement,
« à la manière des meilleurs hollandais du xvn° siècle. Depuis le