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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

DOI issue:
Nr. 2
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Mantz, Paul: Rubens, 13
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0105

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98

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

convenait à la femme d’un gentilhomme honoré de la faveur de deux
rois, tantôt simplement vêtue, dans le modeste appareil d’une Flamande
de race bourgeoise, attentive aux soins de la vie intérieure. Parfois
aussi, Rubens nous fait des confidences plus intimes; il consent à ne
nous rien cacher et il représente sa chère femme dans la toilette
abrégée qui la déshabille le mieux. Enfin il l’introduit obstinément
dans ses tableaux religieux ou profanes : elle y figure en madone, en
martyre, en bergère : toutes ces peintures, où Rubens a éternisé la
fête de son cœur, sont des peintures d’amoureux.

Les portraits d’Hélène Fourment sont innombrables et ils sont
partout. On peut dire que, de 1631 au printemps de 1640, le maître,
chez lequel les accès de diplomatie deviennent plus rares, n’a cessé
de peindre la femme qu’il aimait. Il l’a toujours pointe jeune, et, en
effet, si elle a seize ans à l’heure des premiers portraits, elle en a
à peine vingt-six dans ceux de la fin. Pendant cette période, Hélène
ne changea pas beaucoup; elle garda du moins une incomparable
fraîcheur de teint et l’aimable éclat du regard; toutefois, les enfants
étant survenus, elle perdit un peu de son élégance et, comme elle
menait une vie calme et plantureuse, elle laissa paraître quelque
tendance à l’embonpoint. Ce détail, que dédaigne la grande histoire,
peut servir à dater approximativement ses portraits.

Il en est de même des enfants qui, dans les peintures du chef de
l’Ecole flamande, accompagnent souvent leur mère. Nous devons les
mentionner ici parce qu’ils sont un élément de chronologie. Le
mariage de Rubens et d’Hélène, inspiré par une conviction parfaite,
eut toute la fécondité qu’on pouvait attendre. Les actes des anciennes
paroisses d’Anvers nous permettent d’enregistrer le baptême de cinq
enfants, dont quatre ont laissé une trace dans l’œuvre du peintre.
Nous rejetons en note les noms de ces bambini qui tous étaient blonds
et roses quand Rubens mourut '.

Lorsque le grand artiste peint le portrait d’Hélène Fourment,

/

il oublie les rois de ce monde et les princes de l’Eglise, il travaille
pour lui-même, avec une sérénité triomphante qui mêle à sa peinture
quelque chose de son cœur. Ces portraits, qu’il multiplie d’un pinceau

L Claire-Jeanne, 18 janvier 1032.

François, 12 juillet 1633.

Isabelle-Hélène, 3 mai 1633.

Pierre-Paul, 1er mars 1637.

Enfin, au moment de la mort de Rubens, Hélène était enceinte d un cinquième
enfant, qui l'ut une fille, Conslance-Albertine, née le 3 février 1641.
 
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