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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
lèvement du Palladium '. Au môme musée on admire un bas-relief grec
en marbre, provenant des fouilles d’Herculanum, montrant Oreste à
Delphes. La conception générale de la scène et l’attitude du fils par-
ricide sont d’une ressemblance si frappante avec Y Enlèvement du Pal-
ladium que l’un des deux antiques a été évidemment copié sur l’autre.
On attribue au même Niccolo Spinelli plusieurs médailles de per-
sonnages français : de Charles VIII (due à la collaboration de Niccolo
et de son beau-père Lojrs le Père) ; de Jean du Mas, seigneur de l’Isle ;
de Jean Matharon de Salignac, président du conseil de Provence ; de
Stuart d’Aubigny, l’intrépide défenseur des Calabres après la retraite
de Charles VIII ; d’Antoine, le grand bâtard de Bourgogne, le plus
brillant condottiere français du xve siècle, dont la galerie de Chantilly
possède un si magistral portrait2 ; d’Antoine de Gimel, conseiller du
roi, chargé par Charles VIII de la surveillance du malheureux Zizim.
Pour compléter cette série française, M. Heiss signale quelques
médailles anonjunesde Charles VIII et d’Anne de Bretagne; sur l’une
d’elles, celle-ci, assise de face, soutient de la main gauche le dauphin
Charles Orland qui ne vécut que trois ans (1492-1495).
Viennent ensuite les médaillons anonymes d’Alphonse I01’, duc de
Ferrare, et de sa seconde femme, la fameuse Lucrèce Borgia qui a plus
d’une fois occupé la Gazette des beaux-arts et pour laquelle nous
renvoyons le lecteur au piquant travail de M. Yriarte3. M. Heiss
donne sur la célèbre héroïne tout un ensemble de curieux documents
puisés aux meilleures sources.
Puis nous rencontrons un grand nom, illustre dans toutes les
branches de l’art, Antonio del Pollajuolo, qui se présente ici avec deux
médailles,^dont l’une nous montre le drame de la conjuration des
Pazzi : à l’envers la tête de Laurent de Médicis ; au-dessous, des prêtres
célébrant la messe dans le chœur de la cathédrale de Florence, pen-
dant que des hommes nus et armés se précipitent sur Laurent qui
cherche à s’échapper; au revers la tète de Julien de Médicis; au-
dessous, des prêtres, à gauche, officient dans le chœur; à l’extérieur
1. M. Aloïss Heiss donne entre autres reproductions d’antiques, ayant pour sujet
Y Enlèvement du Palladium, le revers d’une drachme frappée à Argos environ trois
siècles avant Jésus-Christ (Cabinet de France), une intaille qui a dù appartenir à
Laurent le Magnifique, enfin un très curieux vase d’argent (Cabinet de France)
de la trouvaille de Bernay (Fuie).
2. Yoy. l’étude de M. Lafencslre sur les collections de Chantilly, Gazette des
beaux-arts, 2° période, t. XXII et suivants.
3. Yoy. Gazette des beaux-arts, septembre et octobre 1881 : les Portraits de
Lucrèce Borgia.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
lèvement du Palladium '. Au môme musée on admire un bas-relief grec
en marbre, provenant des fouilles d’Herculanum, montrant Oreste à
Delphes. La conception générale de la scène et l’attitude du fils par-
ricide sont d’une ressemblance si frappante avec Y Enlèvement du Pal-
ladium que l’un des deux antiques a été évidemment copié sur l’autre.
On attribue au même Niccolo Spinelli plusieurs médailles de per-
sonnages français : de Charles VIII (due à la collaboration de Niccolo
et de son beau-père Lojrs le Père) ; de Jean du Mas, seigneur de l’Isle ;
de Jean Matharon de Salignac, président du conseil de Provence ; de
Stuart d’Aubigny, l’intrépide défenseur des Calabres après la retraite
de Charles VIII ; d’Antoine, le grand bâtard de Bourgogne, le plus
brillant condottiere français du xve siècle, dont la galerie de Chantilly
possède un si magistral portrait2 ; d’Antoine de Gimel, conseiller du
roi, chargé par Charles VIII de la surveillance du malheureux Zizim.
Pour compléter cette série française, M. Heiss signale quelques
médailles anonjunesde Charles VIII et d’Anne de Bretagne; sur l’une
d’elles, celle-ci, assise de face, soutient de la main gauche le dauphin
Charles Orland qui ne vécut que trois ans (1492-1495).
Viennent ensuite les médaillons anonymes d’Alphonse I01’, duc de
Ferrare, et de sa seconde femme, la fameuse Lucrèce Borgia qui a plus
d’une fois occupé la Gazette des beaux-arts et pour laquelle nous
renvoyons le lecteur au piquant travail de M. Yriarte3. M. Heiss
donne sur la célèbre héroïne tout un ensemble de curieux documents
puisés aux meilleures sources.
Puis nous rencontrons un grand nom, illustre dans toutes les
branches de l’art, Antonio del Pollajuolo, qui se présente ici avec deux
médailles,^dont l’une nous montre le drame de la conjuration des
Pazzi : à l’envers la tête de Laurent de Médicis ; au-dessous, des prêtres
célébrant la messe dans le chœur de la cathédrale de Florence, pen-
dant que des hommes nus et armés se précipitent sur Laurent qui
cherche à s’échapper; au revers la tète de Julien de Médicis; au-
dessous, des prêtres, à gauche, officient dans le chœur; à l’extérieur
1. M. Aloïss Heiss donne entre autres reproductions d’antiques, ayant pour sujet
Y Enlèvement du Palladium, le revers d’une drachme frappée à Argos environ trois
siècles avant Jésus-Christ (Cabinet de France), une intaille qui a dù appartenir à
Laurent le Magnifique, enfin un très curieux vase d’argent (Cabinet de France)
de la trouvaille de Bernay (Fuie).
2. Yoy. l’étude de M. Lafencslre sur les collections de Chantilly, Gazette des
beaux-arts, 2° période, t. XXII et suivants.
3. Yoy. Gazette des beaux-arts, septembre et octobre 1881 : les Portraits de
Lucrèce Borgia.