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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 3
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Ephrussi, Charles: Aloi͏̈ss Heiss, Les médailleurs de la Renaissance, 5: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0248

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230

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

médàilleur anonyme, âgé de vingt-cinq à trente ans, ne pouvait res-
sembler de très près au sultan de 1480, usé par les fatigues et les
passions. Ce n’est point tout. M. Armand a relevé les apparences sus-
pectes de la pièce en question : « Le revers, dit-il, présente un aspect
insolite qui dénote tout un remaniement. La partie centrale, avec ses
trois tètes d’aigle, doit appartenir à la composition primitive ; mais
le renfoncement circulaire qui l’entoure a dû être pratiqué plus tard,
de manière à faire disparaître la légende en relief et à y substituer
la légende actuelle. Il serait curieux do savoir quel est ce Jehan Tri-
caudet qui a fait faire cette pièce, c’est-à-dire, à notre avis, qui l’a
fait remanier. Les investigations qu’a bien voulu faire, sur notre
demande, M. Garnier, archiviste du département de la Côte-d’Or, lui
ont fait seulement constater l’existence d’un Jean Tricaudet qui habi-
tait le bourg de Selongey en 1460. » Outre cotte altération, la tète a
été l’objet d’un travail de ciselure qui a complètement modifié son
caractère primitif. Il est difficile de donner des conclusions motivées
sur une pièce si torturée ; aussi n’osons-nous accepter sans quelques
réserves l’opinion de M. Heiss, qui n'hésite pas à y reconnaître « le
stylo et la facture des grands médailleurs du milieu du xvc siècle ».
En ce qui regarde la richesse et l’intérêt dos illustrations, ce fascicule,
orné du beau portrait de Mahomet II, de dix grandes planches de
médailles hors texte et de nombreuses gravures dans le texte, l’em-
porte encore sur les précédents. On y retrouve la critique pénétrante,
l’attention scrupuleuse et l’érudition variée auxquelles l’auteur nous
a habitués. Peut-être même, défaut bien excusable, M. Ilciss a-t-il été
trop prodigue de détails historiques, surtout à l’égard de Charles VIII
dont il raconte trop complaisamment le règne bien connu. Mais doit-on
reprocher à un numismate de trop aimer l’histoire ?

CHARLES El*HRUSSI.
 
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