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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
rhénans. Ainsi, pour line seule boule d’amortissement d’une grande
châsse, fort belle d’ailleurs, émaillée de rosaces sur un fond doré,
à M. l’abbé Schnütgen, de Cologne, nous comptons deux petites
châsses, l’une à figures rapportées, à M. Goldschmidt, de Francfort,
l’autre à figures en réserve, au grand-duc de Bade, ayant toutes deux
la Crucifixion pour sujet principal, plus trois plaques de reliure :
deux représentant la Crucifixion, l’une au prince Frédéric de Œttingen-
"YFallerstein, l’autre au Musée provincial de Berlin; la dernière, le
Christ en majesté, qui se rapproche beaucoup des émaux rhénans,
à M. J.-G. Gutekunst, de Stuttgart; enfin, une navette à encens et
deux gemellions, dont l’un est décoré de l’écu de France, au prince
Jean de Lichtenstein.
Il n’y a qu’un seul émail translucide sur relief, ou plutôt il y en
a trente de formes variées, assemblés sur un ciboire du xive siècle,
qui est une des merveilles de l’exposition, avec l’arbre de Jessé qui
appartient aussi au prince Charles-Frédéric de Œttingen-Wallerstein.
Ce ciboire, dont la coupe à six pans est fermée par un couvercle
pyramidal à frontons, et portée par l’intermédiaire d’une tige â
nœud sur un pied à six lobes, provient de l’abbaye bénédictine de
Maihingen, près Nortling, en Bavière, et il a été fabriqué pour elle;
car si quelques scènes de la Passion sont figurées sur le pied, la coupe
et le couvercle montrent des saints bénédictins et des abbesses béné-
dictines aux pieds du Christ. Il y a donc présomption pour que ces
émaux soient allemands. Les inscriptions ne donnent aucune indica-
tion et la physionomie de l’ensemble ainsi que des détails est
française bien plutôt qu’italienne. Cet avis est aussi celui du directeur
du Musée germanique, M. A. Essenwein.
Un plateau à ombilic, exposé par le Musée industriel de Munich,
représente l’émaillerie vénitienne.
Quant à nos émaux peints de Limoges, ils sont assez nombreux et
généralement beaux. Ceux qui décorent des pièces de vaisselle et qui
sont exécutés par Jean III Penicaud ou par P. Raymond appartiennent
en majorité à M. Charles Oppenheimer, de Francfort, et proviennent,
pour la plupart, de la-collection Andrew Fountaine. Un grand plat
signé de P. Courteys et supérieur dans son revers, qui représente
Mercure sous un portique, à l’intérieur où est représenté le Laocoon,
est exposé par MM. Goldschmidt, de Francfort.
L’émaillerie moderne n’est représentée que par un seul atelier
français et par l’exposition collective de l’École d’art et d’industrie de
Vienne. Cette dernière nous montre quelques grisailles, d’un ton
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rhénans. Ainsi, pour line seule boule d’amortissement d’une grande
châsse, fort belle d’ailleurs, émaillée de rosaces sur un fond doré,
à M. l’abbé Schnütgen, de Cologne, nous comptons deux petites
châsses, l’une à figures rapportées, à M. Goldschmidt, de Francfort,
l’autre à figures en réserve, au grand-duc de Bade, ayant toutes deux
la Crucifixion pour sujet principal, plus trois plaques de reliure :
deux représentant la Crucifixion, l’une au prince Frédéric de Œttingen-
"YFallerstein, l’autre au Musée provincial de Berlin; la dernière, le
Christ en majesté, qui se rapproche beaucoup des émaux rhénans,
à M. J.-G. Gutekunst, de Stuttgart; enfin, une navette à encens et
deux gemellions, dont l’un est décoré de l’écu de France, au prince
Jean de Lichtenstein.
Il n’y a qu’un seul émail translucide sur relief, ou plutôt il y en
a trente de formes variées, assemblés sur un ciboire du xive siècle,
qui est une des merveilles de l’exposition, avec l’arbre de Jessé qui
appartient aussi au prince Charles-Frédéric de Œttingen-Wallerstein.
Ce ciboire, dont la coupe à six pans est fermée par un couvercle
pyramidal à frontons, et portée par l’intermédiaire d’une tige â
nœud sur un pied à six lobes, provient de l’abbaye bénédictine de
Maihingen, près Nortling, en Bavière, et il a été fabriqué pour elle;
car si quelques scènes de la Passion sont figurées sur le pied, la coupe
et le couvercle montrent des saints bénédictins et des abbesses béné-
dictines aux pieds du Christ. Il y a donc présomption pour que ces
émaux soient allemands. Les inscriptions ne donnent aucune indica-
tion et la physionomie de l’ensemble ainsi que des détails est
française bien plutôt qu’italienne. Cet avis est aussi celui du directeur
du Musée germanique, M. A. Essenwein.
Un plateau à ombilic, exposé par le Musée industriel de Munich,
représente l’émaillerie vénitienne.
Quant à nos émaux peints de Limoges, ils sont assez nombreux et
généralement beaux. Ceux qui décorent des pièces de vaisselle et qui
sont exécutés par Jean III Penicaud ou par P. Raymond appartiennent
en majorité à M. Charles Oppenheimer, de Francfort, et proviennent,
pour la plupart, de la-collection Andrew Fountaine. Un grand plat
signé de P. Courteys et supérieur dans son revers, qui représente
Mercure sous un portique, à l’intérieur où est représenté le Laocoon,
est exposé par MM. Goldschmidt, de Francfort.
L’émaillerie moderne n’est représentée que par un seul atelier
français et par l’exposition collective de l’École d’art et d’industrie de
Vienne. Cette dernière nous montre quelques grisailles, d’un ton