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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 4
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Ephrussi, Charles: Frédéric Lippmann, Les fac-similés des dessins d'Albert Durer: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0374

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338

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de différences presque imperceptibles entre l’œuvre et la reproduction; le plus
souvent la copie: gouache, aquarelle, plume ou crayon, est si fidèle qu’on serait
tentée de la confondre avec le dessin même. Grand service rendu aux études d’art,
puisque, grâce à de si scrupuleux fac-similés, la vue des originaux cesse d’être
une nécessité. Que de coûteux voyages, que d’importunes démarches, que de
pénibles recherches sont ainsi épargnés ! Que d’économie et de temps gagné !
Aussi devons-nous applaudir à de pareils travaux, remercier tous ceux qui en
facilitent l’exécution et souhaiter que les collectionneurs suivent l’excellent exemple
donné par MM. William Mitchell, Malcolm de Poltalloch et Frédéric Loclcer de
Londres, qui, sans craindre les risques d’un long voyage et les amertumes de la
séparation, ont confié leurs précieux dessins aux éditeurs allemands. Ils sont du
reste coutumiers de ces généreux dévoümenls; nous aimons à nous rappeler que
lors de l’Exposition des dessins de maîtres anciens, en 1879, ils mirent à notre
disposition avec une incomparable bonne grâce tout ce qu’il nous plut de leur
demander. Sans doute les obligeants prêteurs trouvent une récompense dans le
succès qui accueille ces richesses ainsi vulgarisées et dans les témoignages
empressés de la reconnaissance publique; mais, malgré tout, ce sont là de cruels
sacrifices; il y a quelque gloire à se les imposer.

Des quatre-vingt-dix-neuf dessins qui composent le premier volume, soixante-
douze appartiennent au Cabinet des Estampes de Berlin, les autres aux trois ama
tours anglais dont nous venons de parler.

La plupart sont connus des lecteurs de la Gazette, soit par des reproductions,
soit par des descriptions trop minutieuses peut-être *.

Cependant, même depuis les plus récents travaux sur Durer, quelques nouveaux
dessins du maître — et c’est un encouragement à continuer les recherches —
ont été découverts. Ainsi cet admirable Portrait d’homme (n°G3), à la pointe d’argent
sur papier blanc préparé, dont on a une estampe du temps assez médiocre, sans
les mains1 2, d’un graveur néerlandais signant A. P.3 4. Le dessin retrouvé en 1881
par M. Lippmann est un des beaux portraits de Durer, d’une conception forte et
d’une exécution serrée qui rappellent de très près certaines tètes du carnet de
voyage dans les Pays-Bas (1320-1321), dont il est assurément contemporain. Ainsi
encore, également acquise en 1881 par le Cabinet des Estampes de Berlin, une
Sainte Catherine (n° 42), assise de face; dans la main gauche la roue brisée et le
glaive, la main droite relevant le vêtement, les pieds reposant sur un escabeau;
monogramme apocryphe; joli dessin, d’une grande liberté de plume, qui nous
semble appartenir aux années 1314-1313, et n’èlre qu’une variante de la sainte
Catherine signalée par nous dans la collection de Mme veuve Grahl, à Dresde
Enfin un ensemble de croquis à la plume (n° 83), représentant deux paysans assis
dont un tenant un sablier devant la bouche, un chien, une flamme près d’un seau
de bois, avec des numéros 38-41 de la main de Durer; le tout d une plume moins
fine que les dessins marginaux du Livre d’heures de Maximilien, et plus semblable

1. Yoy. dans la Gazette des beaux-arts nos études sur les dessins d’Albert Durer.

2. On a de. cette gravure une épreuve à la Bibliothèque nationale de Paris, une autre
au Cabinet des Estampes de Berlin.

û. Nagler, Munogrammislen I, n° 1123, où cette gravure sur cuivre, en sens inverse, est
gratuitement attribuée à Christophe Amberger.

4. 4 oy. Albert Durer et ses dessins, note de la p. 230.
 
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