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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 5
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Bonnaffé, Edmond: Études sur le meuble en France au XVIe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0378

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3G2

GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

sance au dressoir; deux coffres superposés ont formé l’armoire. Le
coffre est le cadeau de noces obligé; c’est lui qui contient les robes
et les parures de la mariée. Il lui appartient en propre et, dans
certaines provinces, les contrats de mariage ont soin de stipuler qu’en
cas de prédécès du mari, la veuve aura le droit d’emporter ses effets,
ses joyaux, son lit et « son coffre clos ». Le coffre passe ainsi d’une
génération à l’autre et se conserve dans les familles, ce qui, soit dit en
passant, explique en partie le nombre considérable des meubles de ce
genre qui nous sont parvenus.

Le coffre s’est maintenu jusqu’à nos jours, changeant de décoration
suivant la mode, mais gardant, à peu de chose près, sa forme essen-
tielle. Il s’appelait naguère la corbeille de mariage ; sa dernière
incarnation est le coffre d’antichambre, qui s’ouvre par un couvercle
et sert encore de banquette aux gens de la maison et aux fournisseurs.

Huche, arche, met, bahut, sont des variantes du coffre.

La huche est surtout le coffre du petit bourgeois, du paysan. Elle
est souvent montée sur des pieds et sert principalement à faire et à
conserver le pain ; chez le grand seigneur, elle a sa place à la cuisine.
Le mot et la chose se sont conservés surtout en Bretagne, en Nor-
mandie et dans la région du Nord, d’où le terme de huche paraît ori-
ginaire.

h'arche, area des Latins et des Italiens, est le coffre à couvercle
cylindrique, usité principalement dans le Centre et le Midi. — « Une
arche de sapin longue (Inc. de la Clesse de Montpensier.) — « Une arche de
bois à une serrure; vingt et cinq Gouffres que arches de bois. » (Inv.
Chambéry, 1498.) Le Musée de Cluny possède une arche1 qui porte
l’inscription : Mit te arcana dei, et provient du château de Loches.
A l’Exposition rétrospective de Vendôme, en 1872, se trouvait une
autre arche, dont les panneaux sculptés à feuillage accusent une
imitation italienne bien prononcée (appartenant à M. Finaud).

La met, mets ou maict est analogue à la huche. — « Un grand
coffre servant de mect, de bois de chesne, d’environ huit pieds de
long; deux vieilles meetz. » (Inv. de J. Commit de Troyes, 1605 2.)
Du Fail dit : « La linge ou mets » ; Cotgrave (1611) : « Met, a birme lo
keepe bread in » ; Nicot (1606) et Monct (1635) : « Maict ou huche à
pétrir le pain, area pan aria ». D’autre part, voici un texte tiré des
comptes de l’écurie du roi (1552), d’après lequel la met serait un coffre
do grand luxe, qui ne servait pas assurément à faire le pain : « A Fran-

1. Dessinée dans 151 rt pour tous.

2. Publié par M. Ail». Bnbenu.
 
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