Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Gonse, Louis: L' œuvre de Rembrandt, 2: [Rezension]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0520

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’OEUVRE DE REMBRANDT.

499

C’est M. Charreyre qui a été chargé de la tâche difficile d’obtenir,
par les procédés directs de la gravure héliographique, les fac-
similés des 363 planches que M. Dutuit a fait entrer dans sa mono-
graphie. Toutes les reproductions sont de la grandeur même des
originaux ; elles ont été exécutées non d’après les états les plus rares
mais d’après ceux que l’on estime les plus parfaits. Leur exactitude
va aussi loin qu’il était permis de l’espérer, et, dans bien des cas,
il serait impossible de distinguer la copie de l’épreuve originale. Il est
vrai que quelques planches de Rembrandt étaient intraduisibles,
comme le Rembrandt dessinant, le Bourgmestre Six, le Thomas Haaring,
où la magie de l’atmosphère ambiante est obtenue par un travail de
pointe sèche d’une ténuité insaisissable, où les formes s’enveloppent
dans des lumières et des ombres qui proviennent autant des ar-
tifices du tirage, des épaisseurs de l’encre retenue par les barbes, que
des attaques de la pointe et de la morsure. L’une des plus complexes,
des plus riches, celle où Rembrandt a donné le dernier mot de
son génie, la Pièce aux cent florins, est reproduite d’une façon qui
laisse bien peu à désirer. Toutes celles dont le travail est simple et
franc, la taille nette et ajourée, comme le Rembrandt appuyé, le
Mariage de Jason, le Saint Jérôme, le Cochon mort et certains paysages,
sont rendues avec une irréprochable perfection. On a la sensation
et le plaisir .que donnent les originaux. C’est bien l’œuvre de Rem-
brandt que met à notre disposition M. Dutuit, et un œuvre que nous
pouvons manier, feuilleter, classer à notre aise.

Toutes ces reproductions, tirées en taille douce, sur des feuilles
volantes, sont rangées dans des cartons. On peut jouer avec elles
comme avec un jeu de cartes, les étaler à terre, les grouper à sa guise ;
allez donc agir de même avec les originaux, dans une collection
publique, où on ne vous les communique, et en toute justice, qu’avec
les plus grands ménagements. Bref on peut faire chez soi, au coin du
feu, ce que les organisateurs de l’Exposition du Burlington-Club,
en 1877, avaient réalisé au prix des plus grands efforts. Je dirai que
c’est là un bénéfice inappréciable de la reproduction intégrale entre-
prise et si bien conduite par M. Dutuit. Grâce à l’éminent amateur,
une étude approfondie des eaux-fortes de Rembrandt est aujourd’hui
chose aisée, les comparaisons deviennent fécondes, suggestives ; des
lueurs imprévues jaillissent sur mille points restés obscurs; l’œuvre
du maître nous apparaît sous un jour nouveau.

L’examen des graves problèmes soulevés par l’Exposition clirono-
 
Annotationen