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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 32.1885

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Nr. 6
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Gonse, Louis: L' œuvre de Rembrandt, 2: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24593#0524

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L’OEUVRE DE REMBRANDT.

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les doutes que provoquent dans son esprit les arguments mis au jour
par cette critique impitoyable. Au fond il est plus ému, plus ébranlé
qu’il ne veut le dire; son amour et son admiration profonde pour
le génie de l’illustre artiste le poussent du côté d’une doctrine qui
n’est point faite pour les diminuer. Le chapitre est des plus inté-
ressants. 11 avoue en terminant que, si l’on ne fait pas l’œuvre de
Rembrandt et que l’on ne veuille posséder que le travail incontes-
table du Maitre, on pourra renoncer sans regret aux pièces en
litige, qui d’ailleurs, pour la plupart, sont rares et chères. Tout en
discutant sur bien des points la manière de voir des auteurs anglais,
il ne dissimule pas le bien fondé des raisons qui donnent parfois tant
de force à leur plaidoyer.

M. Seymour Haden s’est placé sur un terrain où son expérience
personnelle lui donnait une autorité toute particulière : celui de
l’exécution et des procédés. 11 a parlé des eaux-fortes de Rembrandt
non en collectionneur ou en historien érudit, mais en homme du
métier, en aquafortiste, en artiste en un mot : telle est la nouveauté
de son entreprise. Ce travail délicat d’examen et de comparaison qui
doit conduire à l’élimination de certaines pièces est, en effet, une
affaire d’art et de métier bien plus qu’une affaire d’érudition. « Qui-
conque veut entreprendre une pareille tâche, dit-il lui-même, doit
posséder l’expérience et la pratique du métier, une connaissance véri-
table de ce qu’il est possible ou impossible d’obtenir sur une plaque
de cuivre, être initié à tous les détails des procédés d’impression, à la
synthèse autant qu’à l’analyse, posséder enfin cette sorte d’intuition
et d’indépendance de jugement qui est le propre des natures artistes. »

Voici en quelques lignes les résultats généraux de l’enquête
commencée avec tant d’ardeur par M. Seymour Haden et poursuivie
tout récemment par d’autres iconographes.

On a les preuves que, vers 1630, Rembrandt avait établi dans sa
belle et grande maison de la Breedstraat, une école de peinture et de
gravure. 11 divisa la partie haute de cette maison en cellules ou
petits ateliers pour la réception d’élèves qui, d’après Houbraken,
pouvaient, dans cette sorte d’isolement, conserver leur individualité.
Et Sandrart ajoute : « Sa maison était toujours pleine de jeunes gens
de bonnes familles qui lui payaient annuellement une somme de
100 florins, sans compter les avantages qu’il tirait de leurs peintures
et de leurs gravures qui produisaient de 2,000 à 2,500 florins de
plus. » La connaissance de ce fait est capitale, car nous y trouvons
le germe de la solution cherchée. Ces élèves, nous les connaissons.
 
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