DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Michel, André: J.-F. Millet et l'exposition de ses œuvres à l'École des Beaux-Arts
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Nous laisserons à d’autres le plaisir de les faire et la gdoire de
corriger Millet. Nous préférons retourner, tandis qu’il en est temps
encore, devant d’exquis chefs-d’œuvre comme la Femme au rouet, la
Lessiveuse et la Jeune baigneuse ; — devant des pages splendides comme
Y Angélus et les Glaneuses où le maître n’a à redouter aucun voisinage
dans les Musées de l’avenir, — si, par fortune, nos Musées doivent
jamais recevoir ces trésors.
Il est des peintres dont on conserve, même en les admirant dans
leur œuvre, l’impression qu’ils auraient pu faire autre chose aussi
bien ; en présence de Millet, la pensée ne viendra à personne qu’il
eût pu réaliser un idéal différent. C’est une infériorité peut-être aux
yeux de quelques juges ; nous pensons, au contraire, que c’est là qu’on
doit chercher le principe de sa force et le secret de sa grandeur.
ANDRE MICHEL
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Nous laisserons à d’autres le plaisir de les faire et la gdoire de
corriger Millet. Nous préférons retourner, tandis qu’il en est temps
encore, devant d’exquis chefs-d’œuvre comme la Femme au rouet, la
Lessiveuse et la Jeune baigneuse ; — devant des pages splendides comme
Y Angélus et les Glaneuses où le maître n’a à redouter aucun voisinage
dans les Musées de l’avenir, — si, par fortune, nos Musées doivent
jamais recevoir ces trésors.
Il est des peintres dont on conserve, même en les admirant dans
leur œuvre, l’impression qu’ils auraient pu faire autre chose aussi
bien ; en présence de Millet, la pensée ne viendra à personne qu’il
eût pu réaliser un idéal différent. C’est une infériorité peut-être aux
yeux de quelques juges ; nous pensons, au contraire, que c’est là qu’on
doit chercher le principe de sa force et le secret de sa grandeur.
ANDRE MICHEL