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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 1
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Hamel, Maurice: Salon de 1887, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0065

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LE SALON DE 1887.

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La gravure sur bois, ce moyen de vulgarisation par excellence,
compte toujours des exécutants d’une dextérité consommée. Avec une
légèreté de main qui se plie merveilleusement à la légèreté de la
fantaisie, M. Pannemaker a traduit le Souvenir d’après Chaplin; tout
y est: la souplesse des chairs, le chiffonnage capricieux des étoffes,
la langueur de l’expression. Je trouve pourtant une volonté d’art plus
personnelle, une fermeté d’accent plus originale dans les deux bois
de M. Léveillé, le Général Pcitricio Lynch d’après Rodin et le Portrait
de M. Pasteur d’après Paul Dubois.

Nombreuses encore seraient les œuvres auxquelles on s’arrêterait
volontiers. Je ne puis que signaler dans des genres divers : Le Bain,
une gravure de M. Boilvin d’après un dessin de l’auteur, d’une
finesse exquise dans les nus ; — le Portrait de Carie Vernet d’après
Lépicié, par M. A. Jacquet; — la Sortie d’après Ch. Jacques, par
M. A. Gilbert, remarquable par la sûreté de l’exécution et la franchise
de la lumière ; — une eau-forte de M. Focillon, le Crépuscule, profonde,
calme et largement traitée; — celles de M. A7”ermoulin d’après Ribot,
très exactes avec leurs oppositions vigoureuses et l’étrangeté vivante
des physionomies; — celles M. Yan Muyden, le savant animalier; —
Y Ange du sommeil d’après Dewing, par M. Hoskin, d’un sentiment
original; — le portrait de Claudius Popelin, par M. Labat; — une
lithographie de M. Boutny, En Octobre, fine et pittoresque; — une
série de bois par M. Docliy; — ceux de M. Florian d’après Besnard,
Duez, Renouard, reproduisant ingénieusement la manière de ces
artistes; — la Vittoria Colonna de Lefebvre, par M. Jasinsky, d’une
extrême précision; —- le Portrait de femme d’après Rembrandt, par
M. Baude, énergiquement modelé et d’un superbe relief.

Le critique se préparerait des remords s’il n’avait le temps de se
repentir et l’occasion de réparer des oublis. Placé brusquement devant
la production de toute une année, forcé d’interroger des kilomètres
de toiles et de faire le tour d’une armée de statues, il n’a la prétention
ni de tout dire ni même de tout voir. Il est sensible au plaisir de la
découverte, mais comme il aime bien ce qu’il aime, il retourne par
une pente fatale aux œuvres qui furent les amies de la première heure,
et qu’on apprécie mieux à mesure qu’on les revoit. Pourtant, il ne
voudrait pas, par amour de la ligne droite ou cédant à l’égoïsme de
ses impressions, laisser de côté des œuvres de valeur qui ne l’avaient
pas absolument convaincu ou charmé dès l’abord. Le Portrait de
MUq Bilinska, par elle-même, ne fait pas la cour aux regards et peut
 
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