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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Le portrait peint en France au XVIe siècle, 1: Bourdichon. - Perreal. - Les Clouet. - Corneille de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0126

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110

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de mots ont bien l’intuition d'anachronismes, seulement ils n’appro-
fondissent point.

Nous allons tenter, non pas de faire la lumière complète, mais au
moins de classer quelques œuvres à leur époque vraie, en rappelant
brièvement des noms d’artistes. Pour ne pas nous égarer, nous
éviterons de remonter trop loin en arrière, et nous prendrons les
Français au temps de Pigouchet et de Simon Yostre, quand la
vignette devient courante dans nos livres, et que les points de
comparaison nous sont fournis par ces travaux de gravure.

Après Fouquet, mais bien avant les Clouet, Bourdiclion tenait à
la cour l’office de peintre royal. Il allait, pendant près de quarante
années de maîtrise, servir quatre rois, Louis XI, Charles VIII,
Louis XII et François Ier. Né vers le milieu du xv° siècle, il mourut
avant le 29 juillet 1521 L après avoir touché un peu à tous les genres,
suivant la coutume d’alors, à l’enluminure des manuscrits, à la
mise en couleur vulgaire des tabernacles, des chaires, des armoi-
ries, comme aussi au dessin des bois pour les livres, et à la « por-
traiture ».

Bourdiclion était tourangeau ; marié en premières noces à Barbe
Colleberbe, — qui lui donna une fille, depuis femme d’un conseiller
à la cour, Jean Perrigault, — et en secondes à Catherine Chambel-
lan, il paraît avoir passé sa longue carrière à Tours, sa patrie d’origine
véritable, capitale de la France alors. S’il la quittait parfois c’était
pour des voyages de courte durée, quand il lui arrivait d’accompagner
le roi dans ses expéditions. C’est ainsi par exemple qu’on le trouve
dans le courant de 1480, levant le plan de Caudebec 1 2 et ornant de
couleurs une statue de Jacquet François, neveu de Michel Colombe,
représentant un saint Martin à cheval avec un pauvre à ses pieds.
L’année d’après il enlumine le Papaliste, et peint des anges à bande-
roles pour le vieux roi Louis XI. Dix ans plus tard il semble que Bour-
dichon ait un peu laissé le métier purement manuel pour se donner
à l’art proprement dit. Il compose un grand tableau de Y Annonciation
et de la Nativité, avec des compartiments où se meuvent de nombreux
personnages. Cette commande royale lui permet de joindre un portrait
à son œuvre; il y peint Charles VIII présenté au fils de Marie par

1. Consulter Grandmaison, les Arts en Touraine, un des livres les plus utiles et,
les mieux rédigés qui soient sortis de la province depuis cinquante ans. M. Grand-
maison a surtout fouillé les études de notaires, et c’est chez l’un d’eux qu’il a
découvert les actes les plus importants concernant Bourdiclion.

2. Archives de l’art français, IV, p. 3 et suiv.
 
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