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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Le portrait peint en France au XVIe siècle, 1: Bourdichon. - Perreal. - Les Clouet. - Corneille de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0141

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LE PORTRAIT EN FRANCE AU -XVIe SIÈCLE.

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juste trente-six ans cette année-là1. Nous apprenons enfin, et ceci est
le point capital, que le vieux peintre Bruxellois n’avait point complè-
tement perdu la manière de ses anciens maîtres et des ateliers dans
lesquels il avait appris son art. Le portrait d’Oronce est en effet très
rapproché des œuvres identiques de Bernard Van Orley, de Jean de
Maubeuge, et de celles de leur illustre prédécesseur, Roger Van der
Weyden, Maître Rogier, comme on l’appelait dans l’inventaire de
Marguerite d’Autriche2. Cette identité presque parfaite de travail
entre les portraits flamands et les œuvres françaises de la meme
époque est singulièrement frappante, et j’avoue ne point reconnaître
très facilement une touche française dans les portraits dessinés ou
peints du premier quart du xvie siècle. Je n’en citerai pour exemple
que la série de dessins des personnages de la cour de François 1er
conservés à la Bibliothèque nationale, chez lesquels M. Niel, un
maître en pareille matière, aurait retrouvé quelque chose de la rai-
deur et de la fixité morne des yeux d’Holbein. Il faudrait avouer,
pour être juste, que le prétendu aspect français tient beaucoup plus
aux physionomies représentées qu’à la manière du peintre. Tel cri-
tique d’art à qui on cacherait la tête du grand François Ier,
du Louvre, et qui ne manquerait point d’attribuer à un Flamand la
précision du costume, le fini extraordinaire des étoffes de cette
peinture, n’hésite point non plus à la déclarer française après avoir
vu la figure.

Ce qu’il faut aux nouvelles études sur l’art, ce sont moins des
phrases que des faits. Raisonner sur ce qu’un portrait excellent doit
être de tel peintre, parce que tel peintre a été chanté par les poètes
de son temps, n’est point raisonner du tout. Je crois donc prudent de
déclarer dès maintenant que je ne connais aucun tableau de Clouet
autre que celui-ci que nous a conservé la méchante gravure de
Thevet. Mais je me hâte de le dire, cette gravure nous permet de
faire quelques hypothèses en procédant par comparaisons.

Donc si nous nous permettions d’émettre une opinion, basée sur
un examen sérieux des œuvres, nous serions tenté d’attribuer à Jean

L M. de Laborde, Comptes des bâtiments, t. II, p. 203, publie un fragment de
compte où Oronce Finé reçoit une somme en qualité de lecteur ès sciences mathé-
matiques. Ce compte est de 1531, ce qui s’accorde très bien avec la mention de
ITievet. C’est donc vraisemblablement en 1531 que fut fait le portrait de Finé.

2. Yoy. Piot, Cabinet de l’amateur, I, 215-223 et 271-275, d'après la Correspon-
dance de l’Empereur Maximilien /er et de Marguerite d’Autriche, dans les Documents
inédits.
 
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