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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Le portrait peint en France au XVIe siècle, 1: Bourdichon. - Perreal. - Les Clouet. - Corneille de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0142

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124

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Clouet le petit Saint André provenant de la collection Timbal. Il y a
dans ce tableau la science parfaite des peintres flamands, leur transpa-
rence des chairs, la finesse exquise des valeurs. Ces qualités, je ne
les ai guère retrouvées que dans un portrait de la duchesse de Nevers
conservé à Blois, et peut-être, mais à un degré supérieur encore, dans
le petit Brissac du Louvre et le ravissant portrait dénommé à faux
François Ier jeune L En tout cas ces deux derniers sont de l’extrême
fin de Jean Clouet, le costume étant de 1548 environ. Je joindrais à
Saint-André, à la duchesse de Nevers et aux autres, le grand portrait
de François Ier en pourpoint blanc et noir, dont je parlais tout à
l’heure, bien que le visage, eu égard à ses dimensions de grandeur
nature, laisse un peu à désirer. Peut-être y ajouterais-je quelque
panneau d’Azay-le-Rideau, que je ne prendrai pas sur moi de citer
de mémoire, et ce serait bien tout pour l’œuvre peint de Jeannet
Clouet. Quant à son œuvre dessiné, je croirais volontiers qu’il est
l’auteur des originaux d’après lesquels furent fabriqués les crayons
de la Bibliothèque Nationale 2, qu’il me serait impossible de consi-
dérer comme de sa main, leur médiocrité étant trop manifeste.

On le voit, l’affirmation est chose commode en pareille matière, mais
les arguments sérieux ne se trouvent point facilement, j’ai même la
crainte de ne pas avoir prouvé grand’chose. En tout cas je voudrais
simplement ouvrir le champ aux conjectures et faire entrevoir combien
juste était la prudence des conservateurs du Louvre. Il ne manquera
pas de gens forts pour blâmer le point d’interrogation après Y École
des Clouet dans le catalogue. Mais les travailleurs voudront bien
reconnaître que si indiscutable que soit la physionomie française
de Saint André, il y a des doutes sur le travail.

HENRI BOUCHOT.

(La suite prochainement.)

1. M. de Laborde s’était laissé prendre à cette lecture erronée, et pour
attribuer ce portrait à Corneille. Les plus grands érudits ont de ces erreurs.

2. Le catalogue de ces portraits classés méthodiquement et alphabétiquement,
a paru en 1884 sous ce titre : Les Portraits au crayon des xvie et xvne siècles, par
Henri Bouchot. Paris, Oudin, gr. in-8.
 
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