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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Lostalot, Alfred de: L' exposition de Toulouse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0182

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160

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

matériaux qui font défaut; ils sont, pour ainsi dire, à pied-d’oeuvre, attendant
l’ouvrier. Le travail s’annonce long et ardu, il est vrai, car il faudra commencer
par les fresques naïves de l'époque archaïque, les simples miniatures au trait qui
accompagnent le poème de la Canso de la Crozado, et suivre, à travers les siècles,
la filiation du génie méridional jusqu’à l’époque contemporaine; mais c’est une
belle histoire à écrire, et nous ne désespérons pas de voir bientôt quelqu’un de
nos jeunes savants s’éprendre du sujet et l’éclairer de cette vive lumière dont la
science de notre temps aime à entourer les questions les plus obscures.

En attendant cet historien futur de l’art toulousain, M. Benezet a saisi le
prétexte de l’Exposition pour grouper un certain nombre de matériaux dont on
pourra disposer. Il convient de ne pas exagérer leur importance, mais on ne
saurait trop louer l’intention première qui a présidé à leur réunion : signalons
dans le nombre et sans nous y arrêter, un intéressant tableau du xve siècle
représentant Charles VII et son fils, par un artiste peut-être toulousain, mais à
coup sûr fortement mâtiné de flamand; un grand sujet de sainteté par Boulvenne
(xvi0 siècle) et des toiles diverses de Fournier, Chalette et de cet Antoine Bivals
(xvne siècle) qui eut l’honneur d’être couronné au Capitole par le cardinal Albani
et contribua pour une large part à la fondation de l’Académie de Toulouse.

Avant de terminer cette rapide promenade à travers l’Exposition toulousaine,
qu’il me soit permis d’adresser tous mes remerciements à MM. Mabilleau, adjoint,
Benezet, Roschach et J. de Malafosse, qui ont bien voulu distraire en ma faveur
quelques minutes de leur temps : temps précieux, car l’exposition rétrospective est
leur œuvre et voici des mois qu’ils y consacrent une activité et un dévouement de
tous les instants. Enfin j’ajouterai que les visiteurs doivent se faire un cas de
conscience de ne pas quitter la ville sans aller voir les chefs-d’œuvre de l’art qui
n’ont pu prendre place dans l’Exposition : l’église Saint-Sernin, merveille de
l’architecture romane d’une absolue pureté de style; l’hôtel d’Assézat, construit
par le Primatice et dont la cour intérieure a si grand air ; enfin, — on pourrait
étendre la nomenclature — ce qui reste de l’hôtel Bernuys où le lycée s’est installé,
et notamment la petite cour d’entrée, un bijou de la Renaissance qui vient d’être
complètement remis à neuf avec une entière réussite.

ALFRED DE LOSTALOT.
 
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