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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 2
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Lostalot, Alfred de: L' exposition de Toulouse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0181

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L’EXPOSITION DE TOULOUSE.

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jetons d’or et d’argent, la bibliothèque des Mémoires et Recueils, soit près de
200 volumes; les fameux manuscrits statutaires Las leys d’amore et Las flors del
(jay saber (xiv° siècle); les poésies en langue d’oc des troubadours-lauréats de 1323
à 1375, avec de belles miniatures du temps ; enfin l’énorme dossier des lettres
autographes et des pièces de concours, où le sonnet à la Vierge de M. Henri
Rochefort vient à sa date : le célèbre pamphlétaire a renoncé, depuis 1855, aux
palmes innocentes que décerne l’Académie des jeux floraux.

Avant de quitter le bâtiment où sont exposées ces richesses, on peut donner
un coup d’œil à quelques beaux meubles de la Renaissance prêtés par des parti-
culiers, par le Musée et par la ville de Toulouse. Il y a là plusieurs spécimens
très purs de l’industrie provinciale à cette époque, provenant du château de
Fourquevaux, un coffret en noyer du xvie siècle que la Gazette a récemment
gravé L et de superbes tapisseries flamandes appartenant à Mme la comtesse
de Villèle qui a envoyé également un ht à l’ange du temps de Louis XIV, en
soie brochée et velours.

La seconde partie de l’exposition rétrospective, et non la moins intéressante,
est organisée dans les bâtiments du Musée, les uns anciens, les autres nouvel-
lement construits, qui occupent le magnifique emplacement de l’ancien couvent
des Augustins dont la restauration vient d’être achevée sur les plans de Viollet-le-
Duc. Le célèbre architecte a relié les cloîtres et la salle capitulaire aux salles du
premier étage par un escalier monumental, et surtout fort massif, dont le
caractère architectonique s’accorde peut-être avec l’ensemble de l’édifice, mais ne
convient nullement à un musée. Dans les salles du haut, les diverses collections
du Musée sont restées en place. Au rez-de-chaussée, on peut admirer les
étonnantes sculptures du xive siècle où sont figurés les saints et les donateurs de
la chapelle de Rieux; puis, dans le cloître, la série des chapiteaux romans et des
sarcophages recueillis dans le Languedoc, série justement célèbre et maintes fois
reproduite en gravure et en photographie. Cette partie de l’Exposition a été
organisée par M. Roschach, le savant archiviste et conservateur des antiquités de
Toulouse.

Une vaste et nouvelle salle, construite sur l’avenue d’Alsace-Lorraine où est
maintenant l’entrée du Musée, a été inaugurée au commencement de juillet; on
a essayé, on essaye encore, d’y réaliser un programme d’exposition tracé par un
peintre de talent, M. Eernard Benezet, et accepté par la Société archéologique du
Midi de la France, dont le siège est à Toulouse. Ce programme, s’il était rempli,
et il le sera un jour ou l’autre, comblerait une lacune importante que déplorent
depuis longtemps les historiens de l’art. Toulouse, on le sait déjà par les travaux
de MM. Roschach, de Chennevières, J. Roland et Benezet, a été un des principaux
centres de création et de diffusion de la peinture au sortir de la nuit du moyen
âge. Son école primitive a tout créé de toutes pièces : elle a eu des fresquistes en
même temps que Sienne et Florence, avant Bruges et Nuremberg ; la peinture de
portraits y florissait dès la première heure du renouveau. Et pourtant cette
école est à peu près inconnue; elle attend encore son historien. Les documents
abondent dans les archives de la ville et les œuvres existent en grand nombre
dans les églises du Languedoc et chez les particuliers : ce ne sont donc pas les

1. Voy. Gazette, 3e série, t. XXXII, 2° période, page 369.
 
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