Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Prost, Bernard: Quelques documents sur l'histoire des arts en France, 2: d'après un recueil manuscrit de la Bibliothèque de Rouen
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0267

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
QUELQUES DOCUMENTS SUIl L’HISTOIRE DES ARTS. 237

Un Jean d’Arras 1 avait travaillé à la tombe de Philippe le Hardi. Le journal
du Trésor de 1308 constate en effet, le 22 novembre, le paiement de 110 sols
parisis forts à « Ysabellis, rdicta defuncti Johannis de Atrabato, pro operibus factis
■per eum dum vivebat circa sepulturam domini regis Philippi quondam » (t. III, f. 18).
— Les frais de ce monument étaient encore l'objet d’un compte en 1308 : « Débita
que sunt solvenda pro tumba regis Philippi, tradita curie per dominum P. de
Clariaco, presbyterum, quondam nepotem domini Galteri de Cantulupi » (t. XI,
f. 39 v°) 2; et enfin d’un autre compte en 1310 : « Computus domini Johannis
de Capella et Johannis Poilasne de operibus domorum régis Parisius et de
f actions tumbarum regine Johanne et regis Philippi, mortui in Arragonia » (t. XI,
f. 42) 3. On sait que Philippe le Hardi mourut en 1283, à Perpignan, dans le
cours de son expédition contre le roi d’Aragon.

1310. — Tombeau de la reine Jeanne de Navarre, aux Cordeliers de Paris 4. —
Dans le dernier compte que je viens de citer, il est question de la tombe de « la
reine Jeanne » : c’est Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, morte en 1303,
et inhumée aux Cordeliers de Paris. On voit par là qu’elle attendit moins long-
temps un monument funèbre que son beau-père Philippe le Hardi.

1309. — Statue de saint Michel offerte par Philippe le Bel à l’abbaye de Mont-
Saint-Michel. — D'après un compte de 1309, « le roy alla au Mont-Saint-Michel après
pasques » 5, et offrit à ce monastère trois « chapes » et « le bel image de saint Michiel,
qui est couvert d’or » (t. VIII, f. 41 v°). Ce « bel image » constituant plutôt une
œuvre d’orfèvrerie que de sculpture, j'en parlerai au chapitre de l’orfèvrerie.

•1327. — Achat de marbre pour les tombeaux de Philippe le Bel, Louis le Mutin et
Philippe le Long, à Saint-Denis. — Le journal du Trésor de 1327, relate au mois de
septembre, le paiement de 240 livres parisis à « Renerus, apothecarius et civis
Parisiensis... pro 13 lapidibus de alabcistro quos dominus rex fecerat capi ab ipso
Renero et retineri pro sepulcris regum Philippi Pulchri, Ludovici et Philippi Magni
deffunctorum faciendis G... Quatuor dictorum lapidum positi fuerunt in operibus
Pisciaci (Poissy) » (t. XII, f. 189). L’église et le monastère de Poissy, fondés par
Philippe le Bel, en 1304, ne furent terminés que vers l’an 1330 7.

1372. — Jean (llennequin) de Liège, auteur de la tombe de Charles le Bel et de la
reine Jeanne d’Évreux, à l’abbaye de Maubuisson 8. — Le compte des obsèques et

1. MM. Dehaisnes et Richard (ouvrages cités) ne mentionnent ancun sculpteur ou
peintre du nom de Jean d’Arras, vivant à cette époque. Dans le rôle de la taille de
Paris, de 1292 (édition Géraud), on trouve plusieurs « Jehan d’Arras », sans désignation
de profession, et (p. 136) un « Jehan d’Arras, l’orfèvre », connu par un autre document
de 1299 (Bibl. nat., 1036a fr., p. 16). —• Le Jean d’Arras qui travailla au tombeau de
Philippe le Hardi serait-il un des deux « Jehan l’ymagier » ou « Jehan le peintre », qui
figurent dans le même rôle de taille (p. 24, 43, 70)?

2. Même indication dans le 9069 latin, p. 845.

3. Même indication, ibidem, p. 866.

4. Tombeau détruit.

5. En 1309, Pâques tomba le 30 mars.

6. Yoy. dans les Archives de l'Art français (t. VI, p. 62), une autre indication relative
à ces tombeaux.

7. Recueil de la fondation, privilèges... anliquitez... du monastère royal... de Poissy...
(S. 1. n. d., in-folio), passim.

8. Cette tombe ne subsiste plus ; on en trouve une brève description dans : A. Dutilleux
et J. Depoin, L’Abbaye de Maubuisson, t. I", p. 120. —Elle était primitivement recouverte
d’un « treillis de fer ».
 
Annotationen