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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 3
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0278

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à réunir jusqu’à sept cents bracelets, bagues et pendants d’oreilles en bronze et en
cuivre; deux cent cinquante objets du même genre en argent et huit en or. Sept
diadèmes en argent — diadèmes fort simples mais curieux par la constance de
leur forme. Enfin de cinq à six cents vases entiers sans parler d’un nombre incal-
culable d’outils de tout genre. Outre les sépultures entières qu’ils ont pu recueillir,
ils ont rassemblé quatre-vingts crânes.

11 y avait, comme on voit, les éléments d’une œuvre sérieuse, soumise d’abord
au concours. Actuellement sous presse, elle paraîtra sous peu accompagnée de
très nombreuses planches.

Un livre moins imposant, mais bien venu des amateurs de céramique, sera
celui que vient de publier M. Eug. Soil sur les Potiers et les faïenciers tournai-
siens. On avait déjà du même auteur les Recherches sur les anciennes porcelaines
de Tournai. — La nouvelle étude soulève une quantité de points intéressants de
l'histoire de la céramique. Si l’auteur n’en donne pas une solution toujours com-
plète, ce n’est pas à lui mais à l’insuffisance des sources qu’il faut s’en prendre.

Une histoire générale de la céramique belge reste à faire. L’Académie l’a mise
au concours depuis nombre d’années, sans qu’il se soit, jusqu’à ce jour, présenté
aucun concurrent. La part de Tournai devra forcément être considérable dans cette
étude, car nulle ville des Pays-Bas n’a livré des produits plus distingués, surtout
en ce qui concerne la porcelaine. Le service du Régent est là pour le prouver.

Pour la faïence tournaisienne, considérée il y a peu d’années encore comme
une chimère, son identification est rendue fort difficile par le fait d’une parenté
étroite avec des produits lillois et valenciennois et pas mal d’analogie avec les
produits de Saint-Amand. M. Soil nous montre, en effet, JeanFéburier s’en allant
de Tournai, en 1710, pour s’établir à Lille; Pierre Fauquet allant, en 1718, fonder
à Saint-Amand une manufacture de faïences, et mourant assez longtemps après
échevin dans sa nouvelle patrie.

Ce fut surtout à Peterinck (1751-1799), que la faïence comme la porcelaine
tournaisienne dut sa principale splendeur. L’usine a continué jusqu’à nos jours.
M. Soil nous fait connaître d’après des documents officiels qu’on faisait à Tournai
« le genre Rouen » le « genre Strasbourg » le « noir d’Angleterre », en outre des
imitations de Delft. En 1764, indépendamment de 26,000 florins de porcelaines, on
vendit pour au delà de 60,000 florins de faïences de toute nature. Prospérité inquié-
tante pour les collectionneurs!

M. Soil ne se contente pas de reproduire les marques qu’il a pu retrouver, il
nous donne aussi des planches irréprochablement chromolithographiées, repro-
duisant les beaux spécimens de la faïence tournaisienne.

Un assez grave embarras vous saisit en les considérant car, de fait, le tout se
confond avec d’autres écoles dès longtemps adoptées. Une planche extrêmement
bien faite reproduit même la belle fontaine de Tervueren du Musée de Bruxelles,
pièce de tout premier rang que les armoiries de Charles de Lorraine et les ini-
tiales C. P. (Carolus princeps) semblaient rendre inattaquable. Voilà Tervueren
dépossédé au profit de Tournai! Selon M. Soil nous serions en présence d’un
produit de l’usine de Peterinck. L’argumentation de l’auteur, sur ce point-là, ne
nous paraît pas absolument probante. Mais une remarque dont on ne peut mécon-
naître l’importance, c’est que la fabrique établie par le prince Charles de Lorraine,
 
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