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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Renan, Ary: Torcello, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0330

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294

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

trapues, reliées entre elles jusqu’à mi-hauteur par un riche clumcel,
une clôture de marbre sculptée d’ornements dans le goût oriental.
L’ambon (plan, D), situé hors du chœur, est adossé à cette colonnade
et réunit déjà en un seul corps le pupitre et la chaire. Quant au
presbyterium, il se développe dans l’abside. Cette partie de l’église a
beaucoup souffert; le tribunal que nous voyons aujourd’hui a été
restitué, il y a quelques années, par le préfet Torelli sur les données
subsistantes, avec de pauvres matériaux; cependant, c’est un des plus
vastes qui existent. L’abside, lieu de réunion du clergé, était ordinai-
rement garnie d’exèdres; ici les bancs sont multipliés; six gradins,
primitivement en marbre comme le revêtement, formaient un
véritable amphithéâtre pouvant contenir un clergé très nombreux.
Au centre se dressait la vieille cathedra épiscopale, à laquelle on
accédait par onze marches raides. La chaire actuelle, d’un bel effet,
n’a rien d’authentique, quoique les sculptures qui l’ornent soient
assez anciennes l. Les formes de cet ensemble sont grandes et sévères,
et lorsque les successeurs de Paul, évêque d’Altino, entourés de leur
clergé assis sur des coussins de pourpre, discutaient là les intérêts
spirituels et temporels de leur diocèse maritime, le spectacle devait
être imposant.

Signalons, pour en finir avec rarchitecture du Dôme, la crypte
demi-circulaire placée sous le presbyterium, — on y accède par deux
escaliers courbes ménagés dans le mur de l’abside (plan, L), — et le
martyrium situé sous le chœur, qui appartiennent l’un et l’autre à la
construction primitive ; les infiltrations les ont malheureusement
fort endommagés.

Des somptueux revêtements de jadis, il subsiste les deux décora-
tions principales, les deux mosaïques maîtresses. L’une recouvre tout
le pignon oriental de la basilique, depuis la charpente du toit jusqu’à
hauteur d’appui ; c’est un morceau capital que nous étudierons tout
à l’heure. L’autre garnit la conque de l’abside et jette de beaux reflets
sur le presbyterium. Une gigantesque Madone portant le Bambino,
quatre saints et, au-dessous une frise représentant les douze apôtres
se détachent dans la pénombre. Les figures et les ajustements appar-
tiennent encore au style naïf des premiers siècles, tandis que les

L Voy. Battaglini, op. cit., p. 86. Le dessin que nous donnons du presbyterium,
d’après la gravure de Lenoir (Architecture monastique, t. 1, dans la Collection de
documents inédits sur l’histoire de France, IIIe série, archéologie, Paris, 1852), n'est
fidèle que pour la partie inférieure dont nous nous occupons en ce moment; le
haut n’est pas exact, en ce qui concerne la mosaïque.
 
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