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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Yriarte, Charles: Les portraits de César Borgia, 2: essai d'iconographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0333

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LES PORTRAITS DE CÉSAR BORGIA.

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bien encore ici et là quelques prétendus portraits dans des galeries
privées, mais ni l’âge du modèle, ni celui de la peinture ne permet-
tent de les discuter; nous les mentionnerons cependant afin d’être
aussi complet que possible. Réservant la discussion technique pour
le travail définitif, nous ne présenterons ici, à propos de chacune de
ces œuvres, que des conclusions appuyées sur les preuves.

Le portrait de Bergame. —• Le panneau que nous reproduisons
en lettre représente un personnage, de face, à mi-corps, coiffé
d’un béret noir, vêtu d’un pourpoint bleu et noir, la main sur la
garde de sa dague. La physionomie est très énergique, les cheveux
sont longs, la barbe légère, la tête se détache sur un fond de paysage
tourmenté par la tempête, deux petites figures de femmes chassées par
l’ouragan traversent les fonds. Attribuée par le catalogue au Gior-
gione, l’œuvre, avec toute une riche collection , a été donnée au Musée
(Académie Carrara. —Galerie Lochis) par le comte Lochis. Le comte
actuel, amateur et bibliophile distingué, n’en connaît point l’origine;
une note manuscrite trouvée dans les papiers du donateur porte ces
mots : « Ce portrait passe pour celui de César Borgia, il pourrait être
de Dosso Dossi. » La peinture a beaucoup de caractère, elle a attiré
l’attention des historiens de l’art. M. Morelli, qui est de Bergame
même, veut voir là un Giacomo Francia, fils de Francesco, peintre et
orfèvre, comme son père. MM. Crowe et Cavalcaselle, les historiens de
la peinture dans le nord de l’Italie, tiennent pour Calisto de Lodi.
Nous avons fait la comparaison avec les œuvres du maître à Brescia,
à Crema, à Alexandrie et à Milan ; nous tenons pour le même artiste,
car les tonalités sont puissantes comme les siennes, et il y a là
particulièrement certain ton vert que nous retrouvons d’ordinaire
dans les vêtements des personnages de Calisto de Lodi.

M. Francesco Monetti, l’obligeant secrétaire de l’Académie de
Bergame, nous a faitobserver qu’on a toujours attaché une signification
particulière au caractère des fonds, sur lesquels l’artiste a cru devoir
détacher la figure du personnage. César, dit-il, était donna iolo (adonné
aux femmes), sa vie fut tumultueuse; les gens à imagination veulent
voir dans cette tempête qui courbe les arbres, et dans ces créatures
qui fuient sous F aquilon, comme si elles allaient chercher fortune,
un double état de l’âme. Notre psychologie va moins loin ; nous croyons
qu’un fait constant domine tout, dans cette difficile et peut-être inso-
luble recherche que nous avons entreprise : partout et toujours en
Italie, de Venise à Naples, de la Méditerranée à l’Adriatique, on a
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