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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 4
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Yriarte, Charles: Les portraits de César Borgia, 2: essai d'iconographie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0334

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298

GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

tenté de trouver un portrait de César, et, chaque fois qu’on a ren-
contré dans un musée, dans une galerie, un personnage inconnu, à
la face énergique, à la prestance noble, hère, élégante, hardie, dont
le costume pouvait dater de la fin du xve siècle ou des premières
années du xvie, un des premiers noms qu’on a prononcés est celui de
Borgia. Nous en avons dit autant quand nous avons tenté de retrouver
un portrait authentique de Lucrèce. 11 y a un certain idéal dont on
ne s’éloigne guère, suivant qu’on est plus ou moins lettré, et ici
encore on retrouve certains traits compatibles avec le caractère du
personnage; le béret noir peut se comparer à celui du portrait de
Paul Jove, les longs cheveux, cette beauté grave, cette expression
presque menaçante, ce geste (toujours le même) de la main qui s’appuie
sur l’arme, comme si le modèle devait être prêt à frapper, seraient
bien dans le caractère; mais malgré tant d’apparences, les objec-
tions se présentent en foule. Si la critique n’est point d’accord
sur le maître, aucun de ceux dont on prononce le nom, ni Giacomo
Francia, ni Romanino, ni Calisto de Lodi, n’est contemporain (en
tant que peintre bien entendu) et n’a pu rencontrer César avant et
jusqu’en 1503.

J’ajouterai qu’ici l’idée d’une restitution ne peut pas même être
admise, parce que la ligne inflexible du nez du portrait qui, partant
du sommet du front, descend sans courbures jusqu’à la moustache,
contrarie très visiblement l’assertion du profil de Paul Jove. Si l’œuvre
est à retenir comme pleine d’intérêt pictural, elle est à écarter réso-
lument au point de vue de l’iconographie; car elle n’est point contem-
poraine du héros.

Milan. — Ancienne collection Castelbarco. Portrait à mi-corps,
attribué à Raphaël. Panneau à l’huile. Personnage de face, coiffé
d’un grand béret noir, barbe blonde, pourpoint jaune et rouge. Cité
dans Crowe et Cavalcaselle, IIe vol., pag. 453 (Story of Painting in the
North ltaly), l’œuvre accuse la facture du premier quart du xvie siècle.

L’origine de ce portrait, du caractère le plus pénétrant, est entiè-
rement inconnue, au dire même de l’honorable comte de Castelbarco
Albani, qui a bien voulu faire des recherches à son sujet. Le grand-
père du comte, César de Castelbarco-Visconti-Simonetta, en avait fait
l’acquisition au siècle dernier; c’est dans la collection du fils que
l’ont vu les écrivains d’art qui l’ont décrit. A la mort du père du
comte actuel, il a été vendu aux enchères dans la villa de Yaprio.
Un amateur d’art, M. Graeschen, ingénieur civil à Milan, s’en est
 
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