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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 5
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Lefort, Paul: L' Union Centrale des Arts Décoratifs: neuvième exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0398

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

là, aussi, la brièveté obligée et quelquefois un peu sèche de nos notes.

Si le groupe de Y Ébénisterie est, comme représentation, le plus
nombreux, il est loin par contre d’être aussi complet qu’on l’aurait
souhaité. En effet, presque tous les vétérans de notre grande indus-
trie parisienne se sont abstenus pour la raison fort plausible que
nous venons d’indiquer. Ainsi, nous ne rencontrons au Palais de
l’Industrie ni M. Fourdinois, ni M. Dasson, ni Mm3 veuve Sormany,
ni M. Damon, non plus que beaucoup d’autres encore dont le nom
figure habituellement avec honneur aux livrets des Expositions de
l’Union. A défaut de ces têtes de groupe, il serait cependant injuste de
ne pas s’arrêter avec intérêt devant les meubles de MM. Roll, Rob-
ben, Dienst, Raulin, Brunning-Hausen, Raison-Renouvin, Riehl, etc.
Chez tous ces exposants, nous trouvons de fort belles pièces d’ameu-
blement, solidement établies, bien pondérées dans leurs proportions
comme dans leurs diverses parties et décorées le plus souvent avec
un goût parfait. C’est même une remarque à faire, et qui peut être
appliquée à la presque généralité de nos ébénistes, que sous le rapport
de l'ornementation, qu’il s’agisse du choix de l’arrangement ou de
l’exécution, le décor du meuble, toujours congruent au style choisi,
a réalisé depuis quinze ans un progrès indéniable. Nous voilà loin,
Dieu merci, des pauvretés et des abominables confusions de style ou
d’époque du mobilier du temps de Louis-Philippe et du second Empire
et il n’est guère à supposer, grâce à la diffusion de l’enseignement
de l’art, que nos fabricants puissent jamais retomber dans de
pareilles erreurs.

Mais, s’il y a progrès, et progrès bien marqué, dans la décoration
du meuble, on n’en saurait dire autant de sa forme extérieure, de
son architecture. De ce côté nulle initiative, nulle invention. Partout
nous ne rencontrons que copies ou imitations plus ou moins serviles
des œuvres anciennes. Voulez-vous du style Renaissance? vous en
trouverez partout; car la mode est au buffet Henri 11 et tout ébéniste,
un peu bien stylé, vous en montrera quelque spécimen. Préférez-
vous le Louis XIII, le Louis XIV, le Louis XV, le Louis XVI,
feuilletez les albums de nos fabricants ou pénétrez dans leur maga-
sin et vous n’aurez alors absolument que l’embarras de choisir.

C’est une chose navrante à constater que ce délire d’imitation
dont il ne faut pas au surplus chercher la cause ailleurs que dans
le désir chez le marchand, de fournir, à bas prix, un luxe dont le
principal défaut, à nos yeux, est de constituer dans nos appartements
un choquant anachronisme et un présomptueux mensonge. « C’est
 
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