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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 36.1887

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Les dernières années de van Dyck
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https://doi.org/10.11588/diglit.24190#0482

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434

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Lanière, œuvre que Walpole déclare avoir été le point de départ de ces relations.

Lanière assurait n’avoir été admis à considérer son image qu’après avoir donné
à l’artiste sept jours entiers de pose. On a invoqué ce fait pour montrer Van Dyck,
au début de son séjour en Angleterre, apportant à ses travaux un soin qui
contraste singulièrement avec le caractère, parfois très superficiel, de ses œuvres
ultérieures. 11 y a toutefois, à cet égard, une remarque à faire.

Le catalogue des œuvres de la collection royale, où figurait le portrait de
Lanière, le mentionne en ces fermes : « N°34. Nicolas Lanière, maître de chapelle
de Sa Majesté, peint par messire Antoine Van Dyck outre-mer L »

Pareille indication n’a de sens que si l’on sait que Lanière remplit pour le roi
une mission en Italie et qu’il séjourna notamment à Gênes, précisément à l'époque
de la présence de Van Dyck dans cette ville. Il faut dès lors ranger le portrait du
musicien dans la série d’œuvres à laquelle appartiennent les portraits des frères
De Wael, conservés au Capitole, et celui de Georges Petel. l’auteur de la plupart des
ivoires exécutés sous la direction de Rubens, et actuellement à la Pinacothèque
de Munich.

Parmi les preuves d’extraordinaire faveur données à Van Dyck par la cour
d’Angleterre, il en est une d’un caractère assez spécial et que nous ne nous souvenons
pas d’avoir vue rapporter par les biographes du maître. Elle ressort d’une lettre
adressée à l’abbé de Parc, par la reine Henriette-Marie2.

A monsieur l’cibbê de Parsen (sic) à Anvers, et vicaire de l’ordre de Prémontré
au pais de Brabant et de Frise.

« Monsieur l’abbé de l’église de Parsen.

« Le bon rapport qu’on nous a faict de Théodore Waltman de Vandyck, cha-
noine de l’église de Saint-Michel à Anvers, et les bons et agréables services que
nous recevons touts les jours du chevalier Antoine Vandyck, son frère, nous ont
faict naistre le désir d’avoir auprès de nous le dict Théodore, pour nous servir de
luy en qualité de chappelain. Or, ne pouvant espérer obtenir cela sans la licence
de ses supérieurs, nous avons trouvé bon de nous adresser à vous, qui pour estre
vicaire du général de son ordre aux pais de Brabant et de Frise, avez beaucoup
de pouvoir et autorité sur luy : vous priants comme nous faisons très instamment
de luy vouloir donner permission de passer par deçà pour exercer auprès de nous
ladicte fonction. Le crédit que par ce moyen il pourra acquérir tant à soymesme
comme à tout son ordre, le contentement qu’il pourra recevoir jouissant de la
conversation de son frère, la sécurité en laquelle il sera pour le faict de sa con-
science, ayant à vivre soubs nostre protection, nous font espérer que vous ne
nous esconduirez pas en ceste requeste, ains l’accorderes aussy librement, comme
vous pouvez croire fermement que nous ne manquerons pas de nous en souvenir,
quand l’occasion se présentera pour nous en revancher. Cependant nous prions
Dieu qu’il vous ayt en sa sainte garde.

« Donné à notre cour de Londres, ce vingt et sixième d’aoust 1633.

« Henriette-Marie R. »

1. Carpcnter, p. 23.

2. Voy. la Revue Vlaemsche School (1872, p. 133), publiée à Anvers par M. D. Van
Spilbeeck. Nous saisissons cette occasion pour rendre hommage à la mémoire du très
intelligent directeur d’une publication où ont paru nombre de travaux des plus distingués
sur l’histoire de l’art flamand.
 
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