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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0062

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tionneur. Grâce à la libéralité de son gendre, M. Lee Childe, l’École
possède aujourd’hui au complet l’œuvre dessiné de M. de Triqueti :
ses albums et ses carnets de voyages, ses esquisses pour des composi-
tions monumentales, les manuscrits des Évangiles et des Épîtres qu’il
.s’appliqua, vingt années durant, avec une tendresse touchante et
avec une inépuisable fécondité d’imagination, à orner de dessins à la
plume pour les offrir à sa mère, bref, toute une face de son talent
et non la moins intéressante qu’il s’était plu à dérober au grand
public.

Né en 1804, au château de Perthuis, près de Montargis, M. de Tri-
queti débuta au Salon de 1831 en exposant à la fois quatre tableaux
et une statue de Charles le Téméraire mourant. Mais sa vocation ne
tarda pas à l’entraîner du côté de la sculpture et, près d’un demi-siècle
durant, il ne cessa de doter non seulement notre pays, mais encore
l’Angleterre, d’une série de statues ou de bas-reliefs témoignant du
sérieux de ses convictions et de la distinction de son goût. Rappelons
parmi ces compositions les portes de bronze de la Madeleine, com-
mandées en 1834, mises en place en 1841 (elles mesurent quatre fois
la superficie de la seconde porte de Ghiberti et deux fois celle de la
porte de Saint-Pierre de Rome), une Pietà et une statue du Duc d'Or-
léans pour la chapelle consacrée à ce prince, le Crucifix en bronze du
tombeau de Napoléon P1', le Christ colossal du dôme des Invalides, la
statue de Pierre Lescot, au Musée du Louvre, la statue d'Édouard VI,
acquise par la reine Victoria, etc., etc. D’intéressants travaux de
l’ordre décoratif alternaient avec la pratique de la statuaire. M. de Tri-
queti dessina pour la Chambre des Pairs le modèle des boiseries, pour
le Musée de South Kensington VAnnonciation, marqueterie en marbre,
enfin pour la chapelle Wolsey à Windsor, consacrée par la reine Vic-
toria à la mémoire du prince Consort, une série d’incrustations de
marbre dans lesquelles le dessin et le modelé sont rendus à l’aide de
traits remplis d’un ciment coloré.

« Tous les goûts, toutes les aptitudes particulières de Henri de Tri-
queti le portaient, a écrit Charles Clément, du côté des grands maîtres
de la Renaissance italienne. Dès qu’il les connut, il s’attacha aux
Donatello et aux Ghiberti, comme Ingres, quelques années plus tôt,
s’était attaché à Raphaël, et il pensa que c’était la tradition des
sculpteurs florentins qu’il fallait reprendre en appliquant à des con-
ceptions personnelles les principes de ces illustres artistes. Doué d’une
mémoire extraordinaire, personne en France ne les connaissait aussi
 
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