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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: Le musée de l'École des Beaux-Arts, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0063

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LE MUSÉE DE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.

uo

bien que lui et on sent dans tous ses ouvrages que c’est dans une
atmosphère saine et pure qu’il vivait. » — Cet artiste et cet amateur
distingué mourut le 11 mai 1874; il comptait soixante-dix ans. »

Deux précieux albums donnés à l’Ecole en 1881 par le prince
Stirbey, nous révèlent à la fois l’ouverture d’esprit d’un autre seul
pteur français et sa très grande expérience dans le maniement de la
plume, du fusain, de la sanguine, de la mine de plomb, bref de tous
les procédés du dessin. Lie lecteur devine que je veux parler de
Carpeaux.

A ses débuts, le jeune sculpteur s’attaque à tous les modèles,
l’antique, les Primitifs, les Bolonais, sans omettre la nature, la mai
tresse par excellence. Tantôt il s’essaie sur une série de têtes à carac-
tère, tantôt sur des problèmes de raccourci; la caricature même n’est
pas exclue du champ de ses investigations. Des buveurs attablés, des
pifferari, des paysages alternent avec Mercure attachant ses talon-
nières, avec une étude d’après le torse antique, avec un autre d’après le
Christ de la mosaïque de SS. Cosme et Damien (t. I, pl. 24). Le trait
commun à toutes ces tentatives, c’est la souplesse de l’interprétation,
l’art de marier les figures, et par-dessus tout ce coup de crayon si
libre et si spirituel, qui nous rappelle sans cesse que Carpeaux est le
compatriote de Watteau. On rapprochera surtout les uns des autres
les croquis aux deux crayons exécutés par le grand Yalencinois du
xvnie et le grand Valencinois du xixe siècle. Carpeaux semble même
s’être attaché à reproduire un certain nombre de créations de son
précurseur : jeunes gens à perruque, à tricorne et à souliers ornés
de boucles; soubrettes en cornette, etc.

En matière de modèles sculptés, l’antique et la Renaissance ont
tenu une place égale dans les préoccupations du maître. Je vois sur
la même feuille la Statue équestre de Marc-Aurèle et le Mercure de
Jean Bologne, tous deux très librement interprétés, puis une figure
intermédiaire entre le Jour et le Crépuscule de Michel-Ange, enfin
T Esclave aux mains liées, du même (deux fois), etle/owasde Raphaël.

Dans la peinture, Carpeaux s’inspire tour à tour de la Galalhée de
Raphaël, des Anges de la chapelle Chigi et du Père Éternel créant les
astres, dans la même chapelle, de Vénus et l'Amour, d’après la gravure
de Marc-Antoine, de la Joconde de Léonard de Vinci, du plafond de la
chapelle Sixtine, cette source intarissable des plus purs motifs plas-
tiques, et du Jugement dernier de la même chapelle (le Saint Barthélemy,
t. I, fol. 83). Ailleurs il copie, d’après le carton de la Guerre de Pise,
 
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