LA VICTOIRE DE SAMOTIIRACE.
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placée sur le gaillard d’avant d’une galère La comparaison de ce
modèle avec le revers du tétradrachme de Démétrius, que nous avons
donné plus haut, suffit à montrer que M. Zumbusch, en rétablissant
les parties manquantes de la statue, s’est tenu le plus près possible
des indications fournies par la monnaie. La Victoire souffle dans
une grande trompette qu’elle relève fièrement de son bras droit,
tandis que sa main gauche tient un objet cruciforme figurant un
support ou l’armature intérieure d’un trophée1 2. Trois trous visibles
sur la draperie à côté du genou droit prouvent que ce support, sans
VICTOIRE DE SAMOTHRACE.
(Restituée par M. Zumbusch, debout sur l’avant d’une galère.)
doute en métal, était fixé sur ce point à la surface dont il formait
la tangente.
La restitution de M. Zumbusch est, on le voit, l’écho de l’hypothèse
de M. Benndorf, d’après laquelle les coins monétaires de Démétrius
seraient copiés sur la statue de Samothrace. Cette hypothèse, répétons-
le, a pour elle une forte vraisemblance, accrue par ce que nous savons
touchant le culte des princes macédoniens pour les Grands Dieux qui
régnaient à Samothrace. Mais ce n’est encore, après tout, qu’une hypo-
thèse, et trop d’archéologues la considèrent à tort comme une certi-
tude (^Quelques réserves, d’ailleurs, ont déjà été formulées à ce sujet.
L’un des connaisseurs les plus distingués de notre époque, M. Murray,
1. Overbeck, Geschichte der griechischen Plastik, t. II, fig. 137, c.
2. Dans un curieux passage (Apologétique, XVI), Tertullien dit aux païens qu’en
adorant les Victoires, ils adorent les croix qui sont au milieu des trophées, « cruces
intestina tropaeorum »,
v. — 3® PÉRIODE.
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placée sur le gaillard d’avant d’une galère La comparaison de ce
modèle avec le revers du tétradrachme de Démétrius, que nous avons
donné plus haut, suffit à montrer que M. Zumbusch, en rétablissant
les parties manquantes de la statue, s’est tenu le plus près possible
des indications fournies par la monnaie. La Victoire souffle dans
une grande trompette qu’elle relève fièrement de son bras droit,
tandis que sa main gauche tient un objet cruciforme figurant un
support ou l’armature intérieure d’un trophée1 2. Trois trous visibles
sur la draperie à côté du genou droit prouvent que ce support, sans
VICTOIRE DE SAMOTHRACE.
(Restituée par M. Zumbusch, debout sur l’avant d’une galère.)
doute en métal, était fixé sur ce point à la surface dont il formait
la tangente.
La restitution de M. Zumbusch est, on le voit, l’écho de l’hypothèse
de M. Benndorf, d’après laquelle les coins monétaires de Démétrius
seraient copiés sur la statue de Samothrace. Cette hypothèse, répétons-
le, a pour elle une forte vraisemblance, accrue par ce que nous savons
touchant le culte des princes macédoniens pour les Grands Dieux qui
régnaient à Samothrace. Mais ce n’est encore, après tout, qu’une hypo-
thèse, et trop d’archéologues la considèrent à tort comme une certi-
tude (^Quelques réserves, d’ailleurs, ont déjà été formulées à ce sujet.
L’un des connaisseurs les plus distingués de notre époque, M. Murray,
1. Overbeck, Geschichte der griechischen Plastik, t. II, fig. 137, c.
2. Dans un curieux passage (Apologétique, XVI), Tertullien dit aux païens qu’en
adorant les Victoires, ils adorent les croix qui sont au milieu des trophées, « cruces
intestina tropaeorum »,
v. — 3® PÉRIODE.
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