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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 2
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0166

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

construction et l’ameublement de cette maison. Tout à côté se trouvait
l’hôtel du maréchal de Belle-Isle, édifié en 1721 par Bruand, au
commencement du quartier connu autrefois sous le nom de la
Grenouillère. Cette demeure était déjà citée comme l’une des plus
somptueuses de Paris, lorsque le duc de Choiseul-Praslin la fit
agrandir pour y loger sa belle collection de tableaux. L'hôtel, dont
l’entrée est située rue de Lille, mais dont la façade principale regar-
dait la Seine, a été depuis acquis par la Caisse des consignations et
brûlé partiellement en mai 1871. Il a subi depuis des travaux de
restauration qui ont achevé de le moderniser, et il a perdu un magni-
fique salon de l’époque Louis XYI que M. Rouyer avait heureuse-
ment relevé avant l’incendie. Une seule pièce garde encore une
charmante cheminée de marbre portant des appliques de bronze
précieusement ciselées.

Il n’est resté aucune décoration complète que l’on puisse attri-
buer avec certitude à Antoine Watteau. Il est donc intéressant de
recueillir les moindres pièces de ce genre, sorties des mains de cet
inimitable artiste. Nous rappellerons les deux panneaux de porte : le
Faune et l'Enjôleur, retrouvés par M. le comte de la Béraudière dans
l’hôtel de Poulpry, rue de Poitiers, ainsi qu’un panneau de fleurs et
un plafond d’arabesques ayant la même origine, et appartenant à
M. E. Féral.

Les flammes du pétrole si néfastes aux édifices de la rue de Lille,
ont exercé les mêmes ravages dans le petit palais commencé en 1782
par Rousseau, pour le prince de Salm-Kirbourg, et affecté depuis le
premier Empire à la grande Chancellerie de la Légion d’honneur.
L’hôtel s’ouvre sur la rue de Lille par une colonnade d’ordre ionique
donnant accès à un péristyle qui aboutit au corps de logis central.
Toutefois la façade principale, dont la partie centrale est demi-
circulaire est celle qui se développe en terrasse sur la Seine. Toute
la décoration intérieure 1 due à Bocquet, peintre des Menus-Plaisirs,
est détruite et elle a été renouvelée lors de la restauration de l’hôtel
après 1871. Plus heureuses, les façades extérieures ont conservé deux
bas-reliefs par Roland, représentant une Marche de sacrificateurs, sur
l’attique du portique de la rue de Lille, et une grande frise par
Moitte, placée au fond de la cour d’honneur sous la colonnade, ainsi
que les statues qui ornent le fronton du palais en regard de la Seine.

E Voy. Krafft et Ransonnette, Les plus belles maisons construites à Paris vers
la fin du xviii0 siècle. — Thirion, Le Palais de la Légion d'honneur.
 
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