L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.
loi
Malgré le mérite de ces sculptures, nous estimons plus encore les
douze bas-reliefs allégoriques encastrés dans la façade latérale de
droite. Ces gracieuses compositions1, qui ont été attribuées sans
motif suffisant à.Clodion, ne sont peut-être que d’excellentes repro-
ductions de bas-reliefs mis dans le commerce, et dont les originaux
restent à retrouver?
L’architecte Germain Boffrand est le premier qui ait entrepris de
construire des maisons dans les terrains vagues qui se trouvaient
entre les ponts actuels de Solférino et de la Concorde. Il commença
en 1714 à y bâtir un vaste hôtel s’étendant de la rue de Lille au quai,
qui fut acquis par le marquis de Torcy. Cette demeure devint, sous
le premier Empire, la résidence du prince Eugène de Beauharnais,
vice-roi d’Italie; il est occupé actuellement par l’ambassade d’Alle-
magne. A l’exception de l’escalier où l’on retrouve la manière de
Boffrand, toute la décoration intérieure a été refaite par le prince
Eugène. Le grand salon entièrement revêtu de peintures allégoriques
et qui conserve encore son mobilier pseudo-antique, est un des types
les plus complets que nous connaissions de l’art dirigé par Percier.
Nous signalerons dans cette demeure trois compositions par Hubert
Robert, dont une placée dans l’escalier est probablement la plus
grande qu’il ait peinte. Boffrand avait réservé pour sa demeure par-
ticulière l'hôtel limitrophe qu’il vendit ensuite au marquis de
Seignelay. Presque en même temps, l’architecte Robert de Cotte
qui fut, avec Boffrand et Lassurance, l’un des créateurs de ce quartier
nouveau, élevait un troisième hôtel contigu pour la duchesse de
Conti.
La duchesse de Bourbon fit entreprendre en 1722 la construction
d’une autre vaste habitation qui est devenue le palais de la Chambre
des députés. L’édifice commencé sur les dessins de Girardini et
achevé sur ceux de Cailleteau dit Lassurance et de Gabriel, a subi,
lors de son appropriation législative, une transformation radicale,
qui a complètement modifié son aspect. Le portique à colonnes de
l’entrée et les façades de la cour intérieure ont seuls conservé les
dispositions générales de l’édifice primitif, encore sont-elles rendues
peu reconnaissables par des surélévations et par des adjonctions
postérieures. La décoration des appartements avait été confiée par
Lassurance à Leroux, habile architecte-décorateur qui travaillait
I. Il existe des moulages de ces bas-reliefs dans les ateliers de reproduction
du Musée des Arts décoratifs.
loi
Malgré le mérite de ces sculptures, nous estimons plus encore les
douze bas-reliefs allégoriques encastrés dans la façade latérale de
droite. Ces gracieuses compositions1, qui ont été attribuées sans
motif suffisant à.Clodion, ne sont peut-être que d’excellentes repro-
ductions de bas-reliefs mis dans le commerce, et dont les originaux
restent à retrouver?
L’architecte Germain Boffrand est le premier qui ait entrepris de
construire des maisons dans les terrains vagues qui se trouvaient
entre les ponts actuels de Solférino et de la Concorde. Il commença
en 1714 à y bâtir un vaste hôtel s’étendant de la rue de Lille au quai,
qui fut acquis par le marquis de Torcy. Cette demeure devint, sous
le premier Empire, la résidence du prince Eugène de Beauharnais,
vice-roi d’Italie; il est occupé actuellement par l’ambassade d’Alle-
magne. A l’exception de l’escalier où l’on retrouve la manière de
Boffrand, toute la décoration intérieure a été refaite par le prince
Eugène. Le grand salon entièrement revêtu de peintures allégoriques
et qui conserve encore son mobilier pseudo-antique, est un des types
les plus complets que nous connaissions de l’art dirigé par Percier.
Nous signalerons dans cette demeure trois compositions par Hubert
Robert, dont une placée dans l’escalier est probablement la plus
grande qu’il ait peinte. Boffrand avait réservé pour sa demeure par-
ticulière l'hôtel limitrophe qu’il vendit ensuite au marquis de
Seignelay. Presque en même temps, l’architecte Robert de Cotte
qui fut, avec Boffrand et Lassurance, l’un des créateurs de ce quartier
nouveau, élevait un troisième hôtel contigu pour la duchesse de
Conti.
La duchesse de Bourbon fit entreprendre en 1722 la construction
d’une autre vaste habitation qui est devenue le palais de la Chambre
des députés. L’édifice commencé sur les dessins de Girardini et
achevé sur ceux de Cailleteau dit Lassurance et de Gabriel, a subi,
lors de son appropriation législative, une transformation radicale,
qui a complètement modifié son aspect. Le portique à colonnes de
l’entrée et les façades de la cour intérieure ont seuls conservé les
dispositions générales de l’édifice primitif, encore sont-elles rendues
peu reconnaissables par des surélévations et par des adjonctions
postérieures. La décoration des appartements avait été confiée par
Lassurance à Leroux, habile architecte-décorateur qui travaillait
I. Il existe des moulages de ces bas-reliefs dans les ateliers de reproduction
du Musée des Arts décoratifs.