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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
longueur et la faiblesse des reins que cela se produit, et, naturelle-
ment, la distance du sternum A (Fig. 5) au pli du grasset O augmente.
La partie supérieure du cavalier constituée par la tête, le thorax
et l’abdomen, est plus longue que ne le sont les membres inférieurs;
chacun peut faire la remarque qu’il existe bien moins de différence,
comme hauteur, entre plusieurs personnes assises autour d’une table
avec des sièges égaux, ou sur un banc, qu’on n’aurait lieu de s’y
attendre de ces mêmes personnes, en les voyant debout. On consta-
tera sur un peloton, dont les chevaux sont autant que possible de
même taille, que la tête des cavaliers est à peu près à la même hau-
teur; cavaliers et amazones diffèrent donc surtout par la longueur des
membres inférieurs, l’intérêt de la vie organique imposant ses droits,
à chaque sujet, dans l’intime corrélation du thorax et du bassin,
dont le fonctionnement est étayé sur la colonne vertébrale.
J’ai choisi comme exemple (fig. 5) un cheval solidement char-
penté, susceptible des modifications de contours amenées par l’usage
auquel on le destinera; l’artiste saura apprécier ce qui accentuera ou
la puissance d’un vigoureux animal ou la finesse d’une bête asiatique,
en s’adressant au type général de la race qu’il désirera mettre en
valeur; mais, il ne doit pas oublier que le succès de son oeuvre
dépendra de l’harmonie qui doit régner dans toutes les parties de son
modèle.
L’analyse d’un beau et bon cheval est un jalon instructif; il est
certain qu’en dehors de cela, l’animal peut exister sans posséder
aucune des qualités reconnues comme des beautés, avoir même cer-
taines tares, et faire un excellent service, mais alors il est préférable
de ne le figurer ni en peinture, ni en sculpture, car, ainsi que le disait,
il y a plus d’un siècle, le savant professeur d’hippologie Vincent,
en 1784, «l’art n’embellit la nature qu’il imite, qu’autant que l’artiste
possède parfaitement en lui-même, toutes les connaissances nécessaires
pour rectifier et rendre en beauté, à sa copie, ce que le modèle a de
défectueux ».
Y
Ayant fait consciencieusement, sur nature, les expériences résu-
mées dans l’article des Proportions de l’homme et du cheval, il me
sera facile de prouver que des artistes, depuis longtemps reconnus
comme possédant une vision spéciale, d’une sûreté pour ainsi dire
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
longueur et la faiblesse des reins que cela se produit, et, naturelle-
ment, la distance du sternum A (Fig. 5) au pli du grasset O augmente.
La partie supérieure du cavalier constituée par la tête, le thorax
et l’abdomen, est plus longue que ne le sont les membres inférieurs;
chacun peut faire la remarque qu’il existe bien moins de différence,
comme hauteur, entre plusieurs personnes assises autour d’une table
avec des sièges égaux, ou sur un banc, qu’on n’aurait lieu de s’y
attendre de ces mêmes personnes, en les voyant debout. On consta-
tera sur un peloton, dont les chevaux sont autant que possible de
même taille, que la tête des cavaliers est à peu près à la même hau-
teur; cavaliers et amazones diffèrent donc surtout par la longueur des
membres inférieurs, l’intérêt de la vie organique imposant ses droits,
à chaque sujet, dans l’intime corrélation du thorax et du bassin,
dont le fonctionnement est étayé sur la colonne vertébrale.
J’ai choisi comme exemple (fig. 5) un cheval solidement char-
penté, susceptible des modifications de contours amenées par l’usage
auquel on le destinera; l’artiste saura apprécier ce qui accentuera ou
la puissance d’un vigoureux animal ou la finesse d’une bête asiatique,
en s’adressant au type général de la race qu’il désirera mettre en
valeur; mais, il ne doit pas oublier que le succès de son oeuvre
dépendra de l’harmonie qui doit régner dans toutes les parties de son
modèle.
L’analyse d’un beau et bon cheval est un jalon instructif; il est
certain qu’en dehors de cela, l’animal peut exister sans posséder
aucune des qualités reconnues comme des beautés, avoir même cer-
taines tares, et faire un excellent service, mais alors il est préférable
de ne le figurer ni en peinture, ni en sculpture, car, ainsi que le disait,
il y a plus d’un siècle, le savant professeur d’hippologie Vincent,
en 1784, «l’art n’embellit la nature qu’il imite, qu’autant que l’artiste
possède parfaitement en lui-même, toutes les connaissances nécessaires
pour rectifier et rendre en beauté, à sa copie, ce que le modèle a de
défectueux ».
Y
Ayant fait consciencieusement, sur nature, les expériences résu-
mées dans l’article des Proportions de l’homme et du cheval, il me
sera facile de prouver que des artistes, depuis longtemps reconnus
comme possédant une vision spéciale, d’une sûreté pour ainsi dire