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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 5
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Essling, Victor Masséna; Ephrussi, Charles: Zoan Andrea et ses homonymes, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0446

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414

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

III

L’ ( U en petits caractères gothiques, qui n’a rien de commun
avec.I. A. , désigne comme toutes les autres marques du même

genre, non un dessinateur original, mais un graveur sur bois. Le
doute n’est guère permis si l’on rapproche Y Apollon et Marsyas de
l’Ovide (Rosso Vercelese, 1497) du Poliphile endormi de YHypnero-
tomcichie (Aide Manuce, 1499). La première de ces deux planches est
signée ia, la seconde b. Or l’examen comparatif des deux bois, tant
pour les figures que pour les fonds, les arbres et les menus détails
du terrain, révèlent la main d’un même dessinateur. La conclusion
qui s’impose est que les marques ia et b, placées au bas de deux
œuvres d’un unique artiste, ne peuvent désigner que des graveurs
ou des ateliers de graveurs différents. Cette conclusion est corro-
borée par le rapprochement de VApollon et Marsyas et d’un bois du
Missale Romanum de 1506, un groupe de saints personnages, bénis
par Dieu le Père dans une gloire de chérubins1 2, signé aussi petit


JyJl et qui ne rappelle en rien, au point de vue de la facture du
dessinateur, la planche de YOvide. Cet i.a., collaborateur assidu de
Stagnino, se distingue nettement, par une finesse et un soin de taille
particulier, du Zoan Andrea de Y Apocalypse 3.

*

L’ |a5i apparaît dès 1490 dans les Officia secundum morem sancte

1. Ce très joli bois, d’une grande finesse de taille, est un des bons spécimens de
la gravure vénitienne; il nous paraît antérieur à l’an 1806 et nous inclinons à
croire qu’il n’est qu’une réédition d’un bois qui aurait orné une ou plusieurs éditions
d’un Missel de la fin du xve siècle. Les personnages révèlent le style de Giovanni
Bellini; ils sont groupés dans un paysage dont le fond est une ville fortifiée. Au-
dessous de Dieu le père, une banderole avec cette légende : HI SVT IN QVORVM
MIIII BENE CVMPLACVIT.

2. Disons que ce mystérieux i. a. ne figure pas dans VApocalypse de 1516, comme
le croit M. Lippmann, par suite d'une confusion bien explicable entre cet ia et I. A.
Ce dernier seul figure au bas de quelques-unes des gravures du célèbre livre. Ajou-
tons que cette marque très différente de TL À. peut cacher un tout autre nom que
Joanne Andrea; il peut, comme on Ta déjà remarqué, être le commencement du
prénom lacopo (les lettres ia n’étant séparées par aucun signe de ponctuation), ou

encore désigner deux prénoms tout autres que Joanne Andrea.
 
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