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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 5
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Essling, Victor Masséna; Ephrussi, Charles: Zoan Andrea et ses homonymes, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0447

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ZOAN ANDREA.

415

romane ecclesie apud Joannem Herlzog in Venetia urbe anno 1490, 7 Kalen.
oclobris; dans le bel Ovide de 1497; en 1506 dans le Missale Romanum
noniter impressumcum quibusdam missis de nouo additis multuz denotis...
chez Bernardino Stagnino. Ce Missale est orné de vingt et un jolis
bois bien dessinés et bien gravés, dont plusieurs sont marqués ia;
ces bois furent accueillis avec une telle faveur qu’on les retrouve
dans un très grand nombre d’ouvrages pieux pendant plus de trente
ans; c’est ainsi qu’ils apparaissent dans une seconde édition de ce
même Missale en 1509; dans un autre Missale secundim ordinem Carthu-
siensium de la même année; dans des Offices de la Vierge de 1511 et
1512; dans un Breviarium de 1514 et dans nombre d’autres bréviaires
de 1518, 1521, 1524, 1541, 1560, 1562. Tantôt ils sont réédités tels
quels; tantôt ils ne sont que copiés (un d’entre eux surtout, le Transport
du tabernacle) avec plus ou moins de finesse et de soins et signés de
marques diverses Vgo, La L. A., I. A. et d’une marque géométrique
(deux sortes de triangles flanqués d’une croix) que Passavant croit
être une signature de Giunta. La plupart de ces manuels de piété
sortent de l’officine de Bernardino Stagnino, imprimeur vénitien qui
travailla surtout pour Luc-Antonio Giunta. On peut conclure de ce
qui précède que le graveur ou l’atelier signant ia s’est consacré avëc
une prédilection marquée à la taille des blocs d’images saintes, que
le prototype de ces publications sacrées est le Missale Romanum de
1506, enfin que la carrière de cet ia s’étend au moins de 1490 à 1506.
Toujours soigné, d’un accent très vif, suivant avec conscience le trait
du dessinateur, cet ia interprète sans les amollir de jolies composi-
tions d’une inspiration bellinesque. C’est assez dire combien il se
sépare du Zoan Andrea de Y Apocalypse à la taille molle et ronde, à la
facture négligée, qui lui est très sensiblement inférieur.

Cet ia est-il Jacobus Argentoratensis, comme le suppose M. Lipp-
mann1 ? La comparaison des nombreux morceaux signés ia et d’une
Madone entre saint Koch et saint Sébastien avec ces indications :
Benediclus pinxil et Jacobus fecit, semble donner quelque valeur à cette
hypothèse 3.

DUC DE RIVOLI.

CHARLES EPHRUSSI.

(La suite prochainement.)

1. Cabinet de Paris et Musée de Bâle, carton K 2, n° 67.

2. Lire la judicieuse argumentation de M. Lippmann sur cette question déli-
cate, The Art of Woodengraving in ttaly in the fifteeulh century, p. 111-115.
 
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