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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Roserot, Alphonse: La statue équestre de Louis XV par Edme Bouchardon, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0180

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LA STATUE DE LOUIS XV PAR BOUCHARDON

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aussi de son avis. Pour nous, la question n’est pas de savoir si les
dimensions de la statue étaient plus ou moins grandes, mais si elles
se rapportaient bien à celles du cadre qu’on lui avait assigné. C’était
aussi la seule préoccupation de Bouchardon ; plusieurs années
auparavant, dans l’explication de son projet de mausolée du cardinal
de Fleury, il avait eu soin d’indiquer les dimensions respectives du
monument et de l’arcade qui devait le recevoir1. Assurément, le
même principe l’avait guidé dans le choix des proportions de la
statue équestre ; il avait dû la faire assez grande pour la place
qu’elle devait occuper, mais en tenant compte de cette règle, pro-
clamée par lui-même, que, dans les figures de grande proportion,
on ne peut excéder certaines mesures, sans risquer de tomber dans
la pesanteur, « inséparable de tout ce qui est trop colossal2 3». Bouchar-
don partageait donc avec Vernet cette crainte du colossal, mais son
grand sens artistique l’empêchait d’en exagérer les conséquences et de
tomber dans le défaut contraire.

Pour en finir avec Grimm, il nous reste à parler d’un très long
article, qu’il a consacré à la statue équestre dans sa correspondance
du 1er juillet J 7633. La statue venait d’être inaugurée, le 20 juin, et
tout Paris était allé la voir ; Grimm se fait l’écho des éloges et des
critiques dont elle était l’objet.

Le cheval fut généralement admiré; les écuyers du Boi, qui
l'avaient condamné avant de l’avoir vu4, rendirent hommage à la
parfaite exactitude5 et à la noblesse de ses formes, à la justesse de
ses proportions, et Grimm a traduit en ces termes l’impression
générale : « Aussi pouvons-nous nous vanter d’avoir à la fin un
cheval de bronze, non de ces êtres fantastiques, se cabrant, grinçant
des dents, ayant les narines retirées en arrière et les crins dressés,
et une contraction de muscles qui fait peine à voir ; mais un animal
d’une noblesse, d’une grâce, d’une douceur, en un mot, de ce carac-

1. Mausolée du cardinal de Fleury ; deux maquettes d'Edme Bouchardon, par
Alphonse Roserot, p. 8. (Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements,
1893, p. 424.)

2. Voyez l'article précédent, livraison du 1er mai, p. 382.

3. Correspondance littéraire, édit, de 1813, lre partie, III, p. 420-420.

4. Sans doute parce que Bouchardon n’avait pas voulu prendre pour modèle
un cheval des écuries du Roi, dont il n’aurait pas été le maître de disposer à son
gré. (Grimm, ibid., p. 420.)

5. Il était bien supérieur à celui de la statue équestre de Louis XV, à Bor-
deaux, par J.-B. Le Moyne, érigée en 1743.

xviix. — 3e PÉRIODE.

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