208
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pas ces fragments, et il y a lieu de les considérer comme perdus.
Il y a quelques années, M. Courajod a découvert chez Mme veuve
Foissy, à Chaumont, et a fait entrer au musée du Louvre un
écusson très mutilé, représentant les armes de Lorraine, et aussi les
deux anges ou génies qui accompagnaient l’œil-de-bœuf placé au-
dessus et en arrière du sarcophage.
Des bas-reliefs ornaient les murs à l’intérieur. Le musée de
Chaumont en a recueilli deux, qui se trouvaient à l’hôtel de ville
en 1830 ; la notice de M. Jolibois les mentionnait, en indiquant leur
origine. M. Bonnaffé ne les a pas connus. Ils sont reproduits ici
pour la première fois ; nous les étudierons tout à l’heure.
Enfin, les quatre bas-reliefs à figures allégoriques placés dans
les tympans de la voûte se trouvent au même musée. M. Bonnaffé
avait seulement signalé leur existence1. On en trouvera ci-après la
description, avec la reproduction des deux moins mutilés.
Les deux bas-reliefs rectangulaires sont de petites dimensions ;
ils mesurent 0m72 de haut, sur 0m32 de large. Le marbre a beaucoup
souffert de l'humidité qui régnait dans l'ancienne église du château;
il en est résulté, en maints endroits, des détériorations qui ressem-
blent à des dépôts de sels. Le peintre Benoist en avait déjà fait la
remarque dans son procès-verbal de 1791.
Les personnages y sont habillés, ou plutôt déshabillés, à l’an-
tique, comme dans les grands bas-reliefs de la collection Peyre.
Dans l'un, Claude de Lorraine est représenté assis, tête nue,
ayant derrière lui des soldats qui sont suffisamment caractérisés,
en l’absence de costume, par un bouclier et un carquois rempli de
flèches. Le duc tient de la main gauche un bâton de commandement,
et désigne de la main droite un homme agenouillé devant lui, les
mains liées sur le dos. Un exécuteur se prépare à trancher la tête
du condamné.
Cette scène, que le mémoire de M. Jolibois désigne sous le nom
de Justice, nous semble susceptible d’être précisée : c’est une
exécution militaire. Au premier abord, on peut douter que Claude
ait châtié d’une manière aussi ignominieuse des ennemis tombés en
son pouvoir, mais la scène est purement allégorique. Il y eut, du
reste, dans la vie de ce prince, une campagne dirigée non plus
1. Dès -1877, M. Albert Babeau avait indiqué ['existence de « fragments...
recueillis au musée de Chaumont ». (Dominique Florentin, p. 26, note 2. -—
Mémoire lu à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pas ces fragments, et il y a lieu de les considérer comme perdus.
Il y a quelques années, M. Courajod a découvert chez Mme veuve
Foissy, à Chaumont, et a fait entrer au musée du Louvre un
écusson très mutilé, représentant les armes de Lorraine, et aussi les
deux anges ou génies qui accompagnaient l’œil-de-bœuf placé au-
dessus et en arrière du sarcophage.
Des bas-reliefs ornaient les murs à l’intérieur. Le musée de
Chaumont en a recueilli deux, qui se trouvaient à l’hôtel de ville
en 1830 ; la notice de M. Jolibois les mentionnait, en indiquant leur
origine. M. Bonnaffé ne les a pas connus. Ils sont reproduits ici
pour la première fois ; nous les étudierons tout à l’heure.
Enfin, les quatre bas-reliefs à figures allégoriques placés dans
les tympans de la voûte se trouvent au même musée. M. Bonnaffé
avait seulement signalé leur existence1. On en trouvera ci-après la
description, avec la reproduction des deux moins mutilés.
Les deux bas-reliefs rectangulaires sont de petites dimensions ;
ils mesurent 0m72 de haut, sur 0m32 de large. Le marbre a beaucoup
souffert de l'humidité qui régnait dans l'ancienne église du château;
il en est résulté, en maints endroits, des détériorations qui ressem-
blent à des dépôts de sels. Le peintre Benoist en avait déjà fait la
remarque dans son procès-verbal de 1791.
Les personnages y sont habillés, ou plutôt déshabillés, à l’an-
tique, comme dans les grands bas-reliefs de la collection Peyre.
Dans l'un, Claude de Lorraine est représenté assis, tête nue,
ayant derrière lui des soldats qui sont suffisamment caractérisés,
en l’absence de costume, par un bouclier et un carquois rempli de
flèches. Le duc tient de la main gauche un bâton de commandement,
et désigne de la main droite un homme agenouillé devant lui, les
mains liées sur le dos. Un exécuteur se prépare à trancher la tête
du condamné.
Cette scène, que le mémoire de M. Jolibois désigne sous le nom
de Justice, nous semble susceptible d’être précisée : c’est une
exécution militaire. Au premier abord, on peut douter que Claude
ait châtié d’une manière aussi ignominieuse des ennemis tombés en
son pouvoir, mais la scène est purement allégorique. Il y eut, du
reste, dans la vie de ce prince, une campagne dirigée non plus
1. Dès -1877, M. Albert Babeau avait indiqué ['existence de « fragments...
recueillis au musée de Chaumont ». (Dominique Florentin, p. 26, note 2. -—
Mémoire lu à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements.)