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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0368

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

gers, importés à prix d'or, nous avouons que l’argumentation très serrée de
M. Perrot mérite toute autre chose que l'examen superficiel que nous pouvons en
faire aujourd’hui. Pourquoi les orfèvres de Mycènes sont-ils si fort au-dessus des
sculpteurs, qui ont sous la main une matière beaucoup plus facile à travailler?
Pourquoi les céramistes sont-ils incapables, à la même époque, de dessiner,
tant bien que mal, non seulement une figure humaine, mais un oiseau ou un
bœuf? Pourquoi la céramique a-t-elle commencé à dégénérer un siècle ou deux
avant l’invasion des Doriens, quand les autres arts semblent avoir progressé dans
Mycènes, jusqu’à l’heure même de cette invasion, quia donné le signal de cette
décadence? Et le fait de cette chute prématurée de la céramique est-il fondé-
sur une chronologie bien solide ? L’éminent auteur de l'Histoire de l'Art
dans l'antiquité a prévu ou connu toutes ces questions ou objections. Il y
répond très franchement, sans faux-fuyants ni subtilités. Il en pose une, à
son tour, qui est très forte: si vous n’admettez pas des artistes indigènes, dans
quels pays voisins ou lointains trouverez-vous les auteurs de ces admirables
ouvrages d’orfèvrerie et de glyptique ? Jusqu’à présent, nous sommes bien
obligés de dire : « Nous n’en savons rien. » Sans aucun doute, il est permis de
supposer que des artistes égyptiens appelés à Mycènes par un Agamemnon, — à
peu près comme des artistes européens à la cour d’un Ménélik, - ont pu et dû
subir l’intluence de leur Mécène et déformer légèrement leurs types habituels ;
mais comment prouver la réalité de cette hypothèse? La question devra donc
rester non résolue.

Mais vraiment, il serait désirable que la formation de séries plus longues, où
la transition serait mieux ménagée au point de vue de la valeur d’art, vînt don-
ner définitivement raison à la théorie de M. Perrot, qui a le mérite de tracer de
grandes divisions, bien simples et bien nettes, dans l’histoire de l’art grec depuis
ses origines. On verrait cet art naître sur les bords et dans les îles de la mer
Égée, encore rudimentaire dans la Troie la plus ancienne, plus développé à
Théra, plus encore à Rhodes et en Crète, atteignant, dans les grands centres de
Tirynthe et de Mycènes, toute la perfection dont il est capable; déclinant à la
suite d’une invasion de barbares qui va produire une période analogue à celle des
premiers temps de notre moyen âge ; puis, recommençant à vivre sous la forme
très humble du style géométrique.

A ce moment, la poésie lleurit d’une lloraison merveilleuse parmi les Ioniens
que l’invasion a chassés d’une rive à l’autre de la mer Égée. Mais l’art propre-
ment dit va reprendre sa marche ascendante ; la figure de l’animal va se
mêler sur les vases au décor géométrique, qu’elle éliminera peu à peu. C’est
la période qui s’étend depuis l’invasion dorienne jusqu’aux environs de la
première Olympiade, c’est-à-dire au milieu du huitième siècle. M. Perrot l’étudie
dans la première moitié (La Grèce de l'Épopée) de son VIIe volume. Nous
ne pouvons pas nous étendre autant que nous le voudrions sur les remar-
quables considérations d’ensemble qui ouvrent le volume, et qui traitent du
caractère delà civilisation grecque pendant cette période. L’auteur montre com-
ment les divinités des peuples orientaux, symboles vagues et panthéistiques de la
puissance génératrice de la nature, acquièrent, en passant sur le sol de l’Europe,
une forme de plus en plus parfaite et précise, en même temps qu’une significa-
tion de plus en plus idéale. Voyez, par exemple, Pallas Athéné : « d’abord
 
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