Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Berenson, Bernard: Amico di Sandro, 1
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0493

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
AMICO DI SANDRO

471

vent nous amener à conclure qu’elles lui avaient servi dans les
premiers temps de sa carrière. Il n’y a là rien qui doive nous sur-
prendre, car c’est une loi de l’esprit que nous avons tous une ten-
dance à revenir aux habitudes prises dès nos plus jeunes années.
Dans le panneau de Chantilly, Esther, conduite hors de la salle
d’audience, sans être une copie directe de Filippo, est la figure la plus
filippesque que nous ayons encore rencontrée chez notre anonyme.
Les deux femmes de sa suite ont des visages plutôt carrés, aux joues
larges, qui rappellent les tètes de Verrocchio, type qu'on ne trouve
guère, disons-le en passant, dans les ouvrages authentiques de
Filippino. Le panneau à'Aman et Mardochée se rapproche encore
beaucoup de Fra Filippo, plus encore même que les peintures de
Turin et de lord Lothian. Les draperies révèlent partout un peintre
qui apprit de Fra Filippo à les dessiner, puis les modifia sous l’influ-
ence de Botticelli et sous l’impulsion de son propre tempérament
d’improvisateur. Nulle part ailleurs l’architecture n’est détaillée
avec plus d’amour par notre anonyme; il ne perd aucune occa-
sion de présenter ces ouvertures obliques par où pénètre la lumière.
Bref, il ne saurait subsister aucun doute sérieux sur le fait que ces
panneaux de Y Histoire d’Esther sont bien de l’auteur de toutes les
autres peintures que nous avons discutées jusqu’ici.

BERNHARD BERENSON

(La suite prochainement.)
 
Annotationen