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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 6
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Prost, Bernard: Félix Trutat (1824 - 1848): maîtres oubliés
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0496

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474

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

souhaiter une glorieuse bienvenue à Félix Trutaf. Quitte à encourir
de même les sarcasmes de Baudelaire, d’autres critiques, à défaut de
ceux dont j’ai constaté le silence dédaigneux ou aveugle, surent
également rendre justice au jeune artiste.

« Un autre début intéressant et qui a aussi ses promesses —
écrivait Prosper Haussart— est celui de M. Félix Trutat : portrait
blond, frappé vivement de lumière, face ronde et d’une âpre fran-
chise, près de laquelle contraste, dans la demi-teinte, un simple
profil de femme d’une expression grave, la tête nue et grise. Cette pre-
mière toile de M. Félix Trutat estdéjà touchée etéclairée en peintre1».

Champfleury fit une élogieuse mention de cette « étude très
belle, signée par un nom nouveau ». « M. Trutat, — ajoutait-il, —
promet de bons portraits2. »

Henri Mürger applaudit au « beau début de M. Trutat. Excellente
peinture, sans recherche des procédés de celui-ci ou de celui-là,
peinture naïve d’un jeune homme dont le crayon ne tremble point
et dont la palette n’est point timide. Ce portrait de M. Trutat est
un des meilleurs du Salon 3 ».

De Tassaert passant à Trutat, Francis Wey déclare que le second
« peint plus largement encore; son portrait... est exécuté comme
faisait Géricault. On retrouve là l’audace magistrale et la fermeté de
la grande école française. Le profil de femme, placé tout auprès
dans la demi-teinte, et effleuré par la lumière, est rendu avec une
souplesse, une vivacité merveilleuse4 ».

La manifestation de ces chaudes sympathies en faveur de Trutat
contraignit enfin l’administration du Salon à traiter l’envoi de l’ar-
tiste avec un peu moins de désinvolture. Louis de Ronchaud nous
l’apprend en ces termes : « On a donné une place meilleure à un
petit tableau signé d’un nom inconnu, Félix Trutat, et relégué d’abord
au bout de la galerie, dans un coin obscur où il avait attiré cependant
l'attention des connaisseurs en bonne peinture. C’est le portrait du
peintre par lui-même, accompagné du profil de sa mère, tête véné-
rable, au-devant de laquelle se détache avec vigueur et lumière une
tête d’artiste plus intelligente que belle, un peu rousse, un peu héris-
sée, mais vivement touchée et accusée avec un talent remarquable5. »

1. Salon cle 1846, dans Le National, 19 mai 1846.

2. Salon de 1846, dans Le Corsaire-Satan, 29 avril 1846.

3. Salon de 1846, dans Le Moniteur de la Mode, 10 mai 1846.

4. Salon de 1846, dans Le Courrier Français, 8 mai 1846.

5. Salon de 1846, dans La Quotidienne, 19 mai 1846.
 
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