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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 6
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Babeau, Albert: Le musée de Troyes: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0535

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510

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

savante notice, il a reproduit, d’un crayon précis, en 73 planches,
les 911 objets de bronze antiques que renferme le musée. En tète de
ces objets figure une élégante statue d’Apollon, dun° ou du me siècle de
notre ère, trouvée dans le département, et qui se dresse au milieu de
la salle de peinture consacrée aux tableaux antérieurs à notre siècle.

Nous n’avons pas à nous occuper du musée d’histoire naturelle
et du musée industriel, mais nous ne pouvons passer sous silence le
musée d’art décoratif, qui a été installé dans plusieurs salles du
pavillon nouveau de la Bibliothèque, que la municipalité a mises à sa
disposition.

Ce musée, le seul qui existe en province pour les objets mo-
dernes, a ôté fondé en 189i par un artiste éminent, originaire du
département, M. E. Piat, qui s’est acquis, dans la seconde moitié de
ce siècle, une notoriété incontestée par les modèles de sculpture
qu’il a fournis à l’industrie du bronze. On y a réuni des spécimens
de l’art rétrospectif, comme un beau cabinet d’ébène de l’époque de
Louis XIII, un médaillier avec de riches panneaux de Boule, d’an-
ciens bâtons de confrérie, une chaise à porteurs, une superbe table
Louis XIV, une belle commode Louis XV. Une suite de tapisseries du
commencement du siècle dernier, provenant de l’hôtel de ville et
représentant l’histoire de Psyché, garnit les murs ; on a reconsti-
tué, dans une des salles, une cheminée monumentale en pierre, de la
fin du xvic siècle, qui présente certaines analogies avec une remar-
quable cheminée du musée de Cluny recueillie àTroyes par Du Som-
merard ; mais les objets d’art modernes y sont en majorité. En dehors
de la riche collection de produits de la manufacture de Sèvres, dont on
est redevable à la munificence de l’Etat, c’est à M. Piat, c’est à
ses libéralités que sont dues les pièces les plus rares, souvent admi-
rées aux Expositions universelles. Sans en faire une énumération, il
est impossible de ne pas distinguer, parmi elles, une fontaine en
cuivre émaillé dans le style de la fin du xv° siècle, un trépied et
une garniture de bureau Louis XVI, une grande horloge Louis XVI,
une reproduction en plâtre d’un magnifique candélabre, exécuté
pour l’Hôtel continental de Paris... « J’en passe et des meilleurs » ;
mais ce que j’ai dit suffit pour faire apprécier le mérite et les inten-
tions de M. E. Piat, qui, en provoquant par ses dons la fondation
d’un musée d’art décoratif, a voulu qu’il contribuât à développer
dans son pays le culte et le goût du beau, et qu’il servît de modèle
et de stimulant aux jeunes gens qui se sentiraient des dispositions
pour embrasser la carrière où il a lui-mème excellé.
 
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