LE RETABLE DE BEATJNE
(premier article)
Hier encore, la France possédait au
nombre de ses objets d’art les plus pré-
cieux un incomparable Primitif, que
les soins peut-être un peu jaloux de
ses possesseurs, en tous cas certaine-
ment très soucieux de sa conserva-
tion, n’avaient jamais permis de dé-
placer, n’avaient même jamais permis
de publier.
Seuls l’avaient vu, car nul n’i-
gnorait sa réputation, ceux à qui
l’amour du beau conseille les excur-
sions provinciales; car aucune Expo-
sition, malgré les demandes les plus
pressantes, ne put obtenir la visite de
celte page éblouissante et unique, — le
mot n’est pas exagéré, — aucun
photographe ne fut autorisé à la
reproduire. J’aurais toutefois, pour ma part, bien mauvaise grâce de
me plaindre de cette garde sévère, aujourd’hui que la Commission
des Hospices de Beaune — car il s’agit du retable de F Hôtel-Dieu
fondé par Nicolas Rolin en 1443 — a l’extrême amabilité de me
laisser enfin le présenter au monde des curieux d’art.
Aussi est-ce par des remerciements que je veux commencer
cette étude. Je les adresse, d’abord, à tous les membres de la Com-
mission administrative qui, si gracieusement, engagèrent leur
président, M. Art.Montoy, à mettre à ma disposition la série unique1
1. Les clichés qui appartiennent à la Commission de l’Hospice sont, en effet,
actuellement tellement piqués qu’il serait impossible de les utiliser. Les photo-
(premier article)
Hier encore, la France possédait au
nombre de ses objets d’art les plus pré-
cieux un incomparable Primitif, que
les soins peut-être un peu jaloux de
ses possesseurs, en tous cas certaine-
ment très soucieux de sa conserva-
tion, n’avaient jamais permis de dé-
placer, n’avaient même jamais permis
de publier.
Seuls l’avaient vu, car nul n’i-
gnorait sa réputation, ceux à qui
l’amour du beau conseille les excur-
sions provinciales; car aucune Expo-
sition, malgré les demandes les plus
pressantes, ne put obtenir la visite de
celte page éblouissante et unique, — le
mot n’est pas exagéré, — aucun
photographe ne fut autorisé à la
reproduire. J’aurais toutefois, pour ma part, bien mauvaise grâce de
me plaindre de cette garde sévère, aujourd’hui que la Commission
des Hospices de Beaune — car il s’agit du retable de F Hôtel-Dieu
fondé par Nicolas Rolin en 1443 — a l’extrême amabilité de me
laisser enfin le présenter au monde des curieux d’art.
Aussi est-ce par des remerciements que je veux commencer
cette étude. Je les adresse, d’abord, à tous les membres de la Com-
mission administrative qui, si gracieusement, engagèrent leur
président, M. Art.Montoy, à mettre à ma disposition la série unique1
1. Les clichés qui appartiennent à la Commission de l’Hospice sont, en effet,
actuellement tellement piqués qu’il serait impossible de les utiliser. Les photo-